La privation d’eau potable qui frappe les populations de Dakar et banlieues depuis près ou plus d’un mois est l’un des signes pathologiques d’une certaine gouvernance d’un secteur de rente capturé par un capital étranger (évidemment français) qui le balade de main en main suivant les opportunités de cession juteuses qui se présentent.
Les populations de Dakar et de ses environs immédiats, mais aussi celles des Parcelles, Yeumbeul, Guédiawaye, Keur Massar, etc. sont/ont été concrètement agressées par une pénurie d’eau contre laquelle il n’y a eu que des excuses. Le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, l’une des plus prestigieuses en Afrique de l’Ouest, fait le boulot des politiques en interdisant une manifestation intellectuelle à la case-foyer du Cesti. On est où là, franchement ?
Pendant ce temps, les politiciens se chamaillent autour d’un processus électoral vicié par l’appétit féroce d’un Président obnubilé par la conservation du pouvoir. Il faut le dire et l’accepter, le pouvoir porte l’entière responsabilité du chaos qui structure le processus électoral depuis son lancement.
Alerter et attirer l’attention des autorités n’ont servi à rien. Aujourd’hui, on est dans le mur. Dans ce contexte, il est difficile de comprendre que la Cena en arrive à demander au Président de la République de violer et la loi sénégalaise et le Protocole additionnel de la Cedeao concernant l’organisation des élections dans l’espace communautaire.
Si la Cena, censée être concernée par la supervision du processus électoral, sort brutalement de son sommeil pour servir de caution au président de la République, c’est sûr, le Sénégal a alors réalisé de gros progrès démocratiques !!!
Une démocratie est par essence un équilibre entre des institutions fortes, crédibles, capables de jouer la partition permise par les lois. Elle est surtout, par ailleurs, l’espace d’expression où s’affirme un autre contre-pouvoir, celui incarné par une opinion publique consciente et engagée.
C’est cette frange du peuple sénégalais qui a porté la réplique aux dérives personnelles, politiques et institutionnelles de l’ancien régime. C’est elle qui a ferraillé contre Wade et sa lourde machine au prix de sacrifices énormes dont des vies humaines perdues et brisées sur le terrain de la résistance. C’est elle qui a intellectuellement théorisé la nécessité d’une alternance pour le Sénégal.
Disparate et diverse dans sa sociologie, la société civile sénégalaise l’est forcément dans sa perception de l’engagement politique. D’où la rupture constatée dans ses rangs lors du processus électoral de 2012. Entre ceux qui sont allés faire ouvertement de la politique et ceux qui ont choisi de rester sentinelles et lanceurs d’alerte, persiste le débat récurrent sur la posture idéale qui serait la plus utile à la communauté, à l’intérêt national.
Mais il est avéré depuis longtemps que le Pouvoir reste un rouleau compresseur impitoyable avec un art et des moyens à nul autre pareil dans la capacité à changer les hommes qui le servent.
A ce titre, nous ne pouvons que saluer la cohérence de tous ceux et toutes celles qui ont choisi non pas d’être contre le régime de manière dogmatique, mais simplement de rester à des stations où ils ne sont pas contraints de trahir, chaque jour que Dieu fait, des convictions fortement défendues pendant de longues années. (Momar Dieng)
En soi, l’explosion de candidatures à travers une expression démocratique, plurielle et citoyenne des ambitions voulues pour notre pays ne peut être un mal. Si l’inflation de listes a lieu précisément et spécifiquement autour de l’institution phare qu’est l’Assemblée nationale, on peut considérer qu’il y a un désir ardent et presque atavique de transformer l’hémicycle en un véritable instrument de contrôle de toute politique gouvernementale au service des Sénégalais.
Il y a, à n’en pas douter, des groupuscules politiciens qui ne devront leur participation aux scrutins qu’à leurs accointances avec des pouvoirs occultes capables de prendre en charge les montants des chèques de caution requis par la Caisse des dépôts et consignation (CDC). A ce jeu, il semble bien que «le» pouvoir soit le «centre» indiqué pour parrainer de telles entreprises à la périphérie de la classe politique. Mais rien n’est sûr.
Sur ce plan, notre démocratie en est encore à son paléolithique du fait d’un déficit extraordinaire d’ambitions saines et progressistes qui frappe ses dirigeants. L’absence de contrôle sur l’argent circulant dans la classe politique et au niveau de certaines organisations rattachées à la société civile ne peut que profiter au régime régnant dont les possibilités de capture de fonds sont élastiques. D’où l’absence de législation sérieuse et contraignante autour du financement politique.
On se plaint d’une inflation des listes, mais en amont, des millions de Sénégalais peinent à recevoir leurs documents de vote par la faute d’incompétences accumulées et/ou de tactiques sciemment mises en œuvres à des fins politiques d’obstruction. Engager 50 milliards de francs Cfa pour des cartes d’identité biométriques et en arriver à l’enfer pour leur distribution manque de sens et de générosité.
D’ici au 30 juillet, il est probable que des centaines de milliers de citoyens ne soient pas en mesure de faire leur choix pour l’Assemblée nationale. Le président de la République et ses collaborateurs en portent d’ores et déjà la lourde responsabilité, et ce n’est pas à leur honneur.
Il faut juste souhaiter, malgré tout, que les véritables porteurs de projet pour la transformation qualitative du parlement aient les moyens et les ressources pour le faire en parfaite synergie…
Les processus de liquidation d’adversaires politiques peuvent prendre plusieurs formes. Comme celle qui a abouti en France à éloigner le candidat de la droite et du centre d’une victoire programmée à une élection jugée in-perdable.
Les conneries diverses du conservateur François Fillon ont bien sûr largement facilité le travail du «cabinet noir» qui aurait siégé à l’Elysée durant le quinquennat de François Hollande, mais on a vu à quel point le film déroulé quasiment en live sous nos yeux portait en lui-même les signes d’une vraie réalité.
Des éléments accablants qui sortent de nulle part, formellement irréfutables pour l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy, et qui tombent pile poil sous les pattes d’un organe aussi sérieux que le «Canard enchaîné», cela vous met en fâcheuse posture. Cela fait débat. Et cela finit par faire dégâts. Fillon est politiquement mort… Il lavera peut-être une partie de son honneur bafoué, mais il ne reviendra pas.
Chez nous à Ndoumbélane, des officines du pouvoir s’acharnent depuis cinq ans à liquider des adversaires politiques par des méthodes peu conventionnelles, souvent à l’ombre de la force que procure l’administration d’Etat dans une démocratie mutilée.
C’est un cabinet gris-marron ou noir tout court qui a comploté et radié l’inspecteur des impôts et domaines Ousmane Sonko, à l’aide du sceau exterminateur du président de la République. C’est ce même cabinet noir qui a accompagné et meublé les déboires maritaux du premier chef de gouvernement de la deuxième alternance, Abdoul Mbaye. Le même qui a aussi détruit, par cupidité, le noble programme de reddition nationale des comptes appelé «la traque des biens mal acquis» en décrédibilisant la cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Voilà…
Plus de cinq ans après son arrivée au pouvoir, Macky Sall se souvient brutalement qu’il avait sous le coude un dossier sulfureux dénommé «Fesman». Tout le monde en connaissait déjà les méandres et turpitudes, lui plus que tous les autres.
Il n’en a rien fait durant un quinquennat, croyant tenir en respect son prédécesseur et une partie de la famille de ce dernier dont l’énigmatique Syndiély Wade et certains de ses partenaires de pillage des deniers de la République. Aujourd’hui, pour punir Abdoulaye Wade d’avoir fédéré une opposition et des égos que tout poussait à la division, le chef de l’Etat semble vouloir réactiver l’affaire, tout en sachant qu’il n’ira pas plus loin…
Méthode de chantage aussi vieille que le monde. La lessiveuse présidentielle a également coulé bien des pontes de la République, sommés de choisir entre capitulation, résistance et retrait de la scène. Le dernier en date est le dernier premier ministre de Wade, obligé d’atterrir à Canossa après bien des contorsions.
Le cabinet noir a bien travaillé sur ce coup, comme sur d’autres. Mais il est antérieur au régime Sall. Auparavant, Abdoulaye Wade en avait huilé les ressorts et les boulons dans une entreprise industrielle de débauchages de grands responsables socialistes, avec une intensité jamais égalée dans l’histoire de ce pays. Certains y perdirent leur âme définitivement, d’autres attendront avant de s’y résoudre. Wade a été un promoteur «visionnaire» de la transhumance, Sall en aura été le continuateur brutal.
Le cabinet noir, présumée arme de destruction, traversera les régimes mais n’est en rien une garantie de survie pour un pouvoir. On l’a vu avec Abdoulaye Wade ; on voit avec Macky Sall à quelle impopularité s’expose un chasseur d’opposants dont il est clair qu’il se livre à de la guérilla politicienne. (Momar Dieng)
Après cinq ans d'une législature placée sous le signe de la soumission au prince, nos braves parlementaires ne pourront pas revendiquer une seule proposition de loi à leur tableau de chasse! (par Momar Dieng)
Le système démocratique, accepté et mis en œuvre sans hypocrisie ou volonté de puissance, nous aurait évité le spectacle d’un chef de l’Etat qui se voit opposer un niet non négociable par un ministre à qui il veut faire signer, z-yeux fermés, un document d’une importance primordiale pour quatorze millions de Sénégalais et leurs descendants.
Le refus dudit ministre, pour salutaire et patriotique qu’il soit pour lui-même et pour le pays, n’en écorche pas moins le prestige de la fonction présidentielle. Mais la faute en incombe au président lui-même, garant de la préservation des intérêts fondamentaux du peuple face à tous les ogres qui rôdent autour des richesses naturelles.
Dans cette affaire liée aux orientations de la politique gouvernementale en matière de pétrole et gaz, les députés de la majorité parlementaire auraient pu jouer un rôle capital. En réclamant par exemple des débats parlementaires autour des options du gouvernement, en exigeant des séances techniques et plénières concernant les choix des partenaires stratégiques de l’Etat dans l’exploitation des ressources naturelles, etc. C’est le rôle d’une Assemblée nationale, quelle que soit sa couleur politique, de parler à la place des populations, de relayer leurs aspirations, de chercher à satisfaire leurs attentes et espoirs.
Las, nos parlementaires – pas tous heureusement – ne semblent pas préoccupés par de tels sujets qui, il est vrai, semblent un brin compliqués face à leurs vraies ambitions. La politique est certes noble dans ses déclinaisons humanistes, elle exige du courage et un peu plus de sacrifices que des visites de terrain et que des postures laudatrices qui frappent l’ego du prince et de ses subordonnés. Les brigands des plateformes pétro-gazières peuvent dormir tranquille. Les députés du Sénégal «veillent» au grain…comme d’habitude.
Leur passivité face à l’Exécutif est dangereuse pour la démocratie car elle contribue à les rendre encore plus irresponsables à un moment où le pays et la nation ont besoin d’eux afin de rééquilibrer les rapports entre pouvoirs. Mais c’est peut-être trop leur demander… Sa rappeler: après cinq ans d'une législature de soumission au prince, ils ne pourront pas revendiquer une seule proposition de loi, mais alors pas une seule! Triste.
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