| 05/11/2025 | 573 vues
EDITORIAL
Par Momar DIENG
Il est de bon ton, pour certains éditorialistes de la presse africaine, de s’interroger sur ce que sera la politique africaine de la France. D’une France qui vient d’élire un nouveau Président. De cette France qui vient de confier cinq ans de son destin tricolore à un jeune homme considéré comme ambitieux, compétent, intelligent, sachant ce qu’il veut et où il va. Emmanuel Macron est donc le 8e Président de la 5e République Française.
La cuisine interne franco-française, au-dessus d’un feu incandescent en partie entretenue par le projet raciste d’une extrême droite hystérique et hors de l’histoire, va sans doute bouffer toute l’énergie créatrice de ce jeune banquier plein de culot, d’audace et finalement de mérite, même si les mauvaises langues soutiennent, à tort ou à raison, qu’il serait l’homme de la Finance, où, disons-le nettement, le pion du grand capital. Entre précarités, exclusions, divisions, fractures, pauvreté, nationalisme, racisme, chômage durable, l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée est parti pour gérer un quinquennat d’enfer. Mais ça, c’est une autre histoire.
Elu pour redresser la France, Emmanuel Macron devrait donc y consacrer toutes ses forces. Il l’a dit en substance: sa priorité est de défendre les intérêts vitaux de la France, en France bien sûr, mais aussi dans le monde, évidemment. Alors, quelle place pour l’Afrique, cette pauvre Afrique qui roule sa bosse éreintée depuis plusieurs siècles au service des colonialismes et de ses déclinaisons, soumise à des intérêts obscurs et mafieux, aux mains de groupuscules guerriers accrochés aux basques de politiciens et potentats locaux sans vergogne pour leur patrie ?
Pour dire vrai, il est dur d’être optimiste sur la relation que Macron voudra bien établir avec le continent africain, notamment avec ses anciennes colonies francophones. Pour une raison historique essentielle et transversale: ses prédécesseurs ont tous été bien gentils avec les Africains, mais dans le fond ils ont toujours été intraitables et sans état d’âme dans la protection des intérêts vitaux de l’Hexagone, même quand il a fallu piétiner ceux du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Togo, du Congo, du Mali, etc.
Que peut faire monsieur Macron en direction de l’Afrique ? Pas grand-chose à notre sens s’il reste dans le carcan politique et bureaucratique où tous ses devanciers, souvent plus expérimentés et prestigieux que lui, ont été incarcérés par un legs puissamment établi. Enormément, s’il a le courage et le temps de révolutionner des pratiques complètement hors normes qui privilégient une certaine idée de la relation franco-africaine en sacrifiant d’une manière ou d’une autre des dizaines de millions de personnes sur notre continent.
L’idée n’est pas de réduire à néant l’action positive de la France en Afrique francophone. Cela n’aurait pas de sens et découlerait d’un extrémisme pathologique certain. L’idée est simplement de rappeler que si les Etats n’ont que des intérêts, il va falloir que les dirigeants africains, du moins les plus sérieux d’entre eux, regardent froidement, avec des yeux ouverts et intelligents, ce que sont les rapports entre pays dans le monde d’aujourd’hui. Il est temps qu’ils s’engagent enfin dans cette modernité politique et citoyenne qui met en exergue la dignité politique des Etats et des Nations et qui, naturellement, les encourage à être constamment en quête de bonheur pour leurs peuples. Cela serait un grand pas pour l’Afrique.
Mais qui ose encore cette démarche sur le continent ? La marmite des Africains continuera de bouillir jusqu’au fin fond des contrées villageoises et rurales, avec le disponible en termes de légumes et autres condiments vitaux pour les repas quotidiens. Mais elle serait sans doute mieux garnie si les partenaires de nos pauvres et faibles Etats étaient moins égoïstes, plus humanistes et, surtout, s’ils avaient en face d’eux quelques patriotes dévoués à leurs pays. Des patriotes, le mot favori de Marine Le Pen et des flibustiers-aventuriers de la galaxie d’extrême droite française, on en a encore plus besoin chez nous. En Afrique.
Il est de bon ton, pour certains éditorialistes de la presse africaine, de s’interroger sur ce que sera la politique africaine de la France. D’une France qui vient d’élire un nouveau Président. De cette France qui vient de confier cinq ans de son destin tricolore à un jeune homme considéré comme ambitieux, compétent, intelligent, sachant ce qu’il veut et où il va. Emmanuel Macron est donc le 8e Président de la 5e République Française.
La cuisine interne franco-française, au-dessus d’un feu incandescent en partie entretenue par le projet raciste d’une extrême droite hystérique et hors de l’histoire, va sans doute bouffer toute l’énergie créatrice de ce jeune banquier plein de culot, d’audace et finalement de mérite, même si les mauvaises langues soutiennent, à tort ou à raison, qu’il serait l’homme de la Finance, où, disons-le nettement, le pion du grand capital. Entre précarités, exclusions, divisions, fractures, pauvreté, nationalisme, racisme, chômage durable, l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée est parti pour gérer un quinquennat d’enfer. Mais ça, c’est une autre histoire.
Elu pour redresser la France, Emmanuel Macron devrait donc y consacrer toutes ses forces. Il l’a dit en substance: sa priorité est de défendre les intérêts vitaux de la France, en France bien sûr, mais aussi dans le monde, évidemment. Alors, quelle place pour l’Afrique, cette pauvre Afrique qui roule sa bosse éreintée depuis plusieurs siècles au service des colonialismes et de ses déclinaisons, soumise à des intérêts obscurs et mafieux, aux mains de groupuscules guerriers accrochés aux basques de politiciens et potentats locaux sans vergogne pour leur patrie ?
Pour dire vrai, il est dur d’être optimiste sur la relation que Macron voudra bien établir avec le continent africain, notamment avec ses anciennes colonies francophones. Pour une raison historique essentielle et transversale: ses prédécesseurs ont tous été bien gentils avec les Africains, mais dans le fond ils ont toujours été intraitables et sans état d’âme dans la protection des intérêts vitaux de l’Hexagone, même quand il a fallu piétiner ceux du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Togo, du Congo, du Mali, etc.
Que peut faire monsieur Macron en direction de l’Afrique ? Pas grand-chose à notre sens s’il reste dans le carcan politique et bureaucratique où tous ses devanciers, souvent plus expérimentés et prestigieux que lui, ont été incarcérés par un legs puissamment établi. Enormément, s’il a le courage et le temps de révolutionner des pratiques complètement hors normes qui privilégient une certaine idée de la relation franco-africaine en sacrifiant d’une manière ou d’une autre des dizaines de millions de personnes sur notre continent.
L’idée n’est pas de réduire à néant l’action positive de la France en Afrique francophone. Cela n’aurait pas de sens et découlerait d’un extrémisme pathologique certain. L’idée est simplement de rappeler que si les Etats n’ont que des intérêts, il va falloir que les dirigeants africains, du moins les plus sérieux d’entre eux, regardent froidement, avec des yeux ouverts et intelligents, ce que sont les rapports entre pays dans le monde d’aujourd’hui. Il est temps qu’ils s’engagent enfin dans cette modernité politique et citoyenne qui met en exergue la dignité politique des Etats et des Nations et qui, naturellement, les encourage à être constamment en quête de bonheur pour leurs peuples. Cela serait un grand pas pour l’Afrique.
Mais qui ose encore cette démarche sur le continent ? La marmite des Africains continuera de bouillir jusqu’au fin fond des contrées villageoises et rurales, avec le disponible en termes de légumes et autres condiments vitaux pour les repas quotidiens. Mais elle serait sans doute mieux garnie si les partenaires de nos pauvres et faibles Etats étaient moins égoïstes, plus humanistes et, surtout, s’ils avaient en face d’eux quelques patriotes dévoués à leurs pays. Des patriotes, le mot favori de Marine Le Pen et des flibustiers-aventuriers de la galaxie d’extrême droite française, on en a encore plus besoin chez nous. En Afrique.
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En l’espace de 48 heures, le Sénégal a vécu deux drames, d’inégale ampleur certes mais qui mettent un point…d’horreur à rappeler deux éléments essentiels de notre vécu quotidien : l’irresponsabilité meurtrière et impunie qui couvre une certaine gouvernance, et l’extrême capacité des politiciens à défier notre bon sens, à leur guise.
A Bétenti – un nom que des milliers de Sénégalais dont votre serviteur entendent pour la première fois de leur vie – une vingtaine de femmes et d’enfants ont donc péri dans les eaux simplement parce qu’elles n’avaient pas mis leurs gilets de sauvetage, dit-on. Certains, de mauvaise foi, attribuent même à ces pauvres victimes la responsabilité de cette négligence mortelle. Mais où étaient les autorités, elles ?
Jusqu’à preuve du contraire – un contraire qui devient de plus en plus réalité – l’Etat reste le garant de la sécurité des citoyens de ce pays. Donc, s’il y a maldonne, il est en responsable. Ces femmes devaient-elles pouvoir embarquer dans leurs pirogues sans le minimum de sécurité requis ? Non.
Alors, il faut croire que l’Etat du Sénégal est responsable de leur mort. Alors, l’Etat doit situer les responsabilités de cette tragédie dans la double chaîne de l’autorité déconcentrée et décentralisée qui n’a pas veillé à éviter ce drame. Alors, l’Etat doit sévir en sanctionner toute la chaîne d’incompétence à l’origine de cet homicide involontaire inacceptable.
On sait bien tous, cependant, que l’Etat ne fera rien. Comme à Médina Gounass, le président de la République et des ministres parleront, dénonceront, crieront (un peu), montreront leurs visages dépités, l’air grave et désolé… Ils offriront quelques millions de francs Cfa aux services de secours pour gérer les morts, les funérailles et le désastre collatéral. Au final, il ne se passera rien. En réalité, le pouvoir, celui-ci comme les précédents, se fiche « republicainement » de la mort de quelques compatriotes perdus dans leurs hameaux de l’intérieur du pays…
Il y a longtemps que les Sénégalais vivent sous le registre de l’iniquité en matière de sécurité. On voit bien chaque jour sur les grandes artères des villes des tombeaux-roulants appelés cars/bus de transport négocier des revenus monétaires avec la route, sans arrêt. L’autorité laisse faire, le citoyen s’y complaît, «monsieur mort » s’en réjouit. De l’autre côté de la République, chaque jour, la famille du premier des Sénégalais est l’objet d’une attention particulière, notamment vers Mermoz-Corniche : circulation stoppée, sirène stridente, flèche de motards… La vie est un calvaire pour les uns, sans soucis pour d’autres.
Le départ de Souleymane Ndéné Ndiaye pour la majorité présidentielle ? Un drame sans doute mais aussi un non événement tant la pratique de la transhumance est devenue un marqueur fondamental de l’éthique zéro qui carbure chez certains de nos politiciens. Le dernier premier ministre d’Abdoulaye Wade a tout dit de la transhumance. « On doit inclure une disposition dans le code pénal pour fusiller tout transhumant », disait-il dans des propos rappelés par nos confrères de Leral.net.
On le fusille ? A quoi cela servirait-il ? Simplement, il est temps que la société sénégalaise, dans son ensemble, travaille pour éradiquer cette furia alimentaire et toxique qui pullule dans l’entre-nous et qui prétend devoir régir notre destin. De quoi, Souleymane Ndéné Ndiaye est-il le nom, pour paraphraser Bourdieu ? Il a servi pendant dix ans le «dieu» Wade qu’il défendit comme le sauveur du Sénégal. Il a donc combattu durant dix ans tous les projets politiques adverses qu’il considérait comme dangereux pour le pays. De quelle once de crédibilité peut-il se prévaloir aujourd’hui pour être utile à son nouveau « dieu »?
Macky Sall, c’est exactement ou un peu l’histoire des régimes décadents qui s’ouvrent à tous les vents, même les plus encrassés. C’est un leader aveuglé par la volonté de puissance aux yeux rivés sur les additions de circonstance qui vont, un jour ou l’autre, encombrer son navire et précipiter la fuite de ses nouveaux amis.
On ne souhaite pas au chef de l’Etat de finir comme ses compatriotes de Bétenti. On lui demande juste de faire le job qui consiste à prémunir les Sénégalais contre une mort pareille. C’est sa responsabilité. Le khalife Umar Ibn Al Khattab ou d'autres figures exceptionnelles de la gouvernance publique d'hier à aujourd'hui pourraient être pour lui de formidables mentors sur ce plan là. Mais le veut-il vraiment ?
Momar DIENG
A Bétenti – un nom que des milliers de Sénégalais dont votre serviteur entendent pour la première fois de leur vie – une vingtaine de femmes et d’enfants ont donc péri dans les eaux simplement parce qu’elles n’avaient pas mis leurs gilets de sauvetage, dit-on. Certains, de mauvaise foi, attribuent même à ces pauvres victimes la responsabilité de cette négligence mortelle. Mais où étaient les autorités, elles ?
Jusqu’à preuve du contraire – un contraire qui devient de plus en plus réalité – l’Etat reste le garant de la sécurité des citoyens de ce pays. Donc, s’il y a maldonne, il est en responsable. Ces femmes devaient-elles pouvoir embarquer dans leurs pirogues sans le minimum de sécurité requis ? Non.
Alors, il faut croire que l’Etat du Sénégal est responsable de leur mort. Alors, l’Etat doit situer les responsabilités de cette tragédie dans la double chaîne de l’autorité déconcentrée et décentralisée qui n’a pas veillé à éviter ce drame. Alors, l’Etat doit sévir en sanctionner toute la chaîne d’incompétence à l’origine de cet homicide involontaire inacceptable.
On sait bien tous, cependant, que l’Etat ne fera rien. Comme à Médina Gounass, le président de la République et des ministres parleront, dénonceront, crieront (un peu), montreront leurs visages dépités, l’air grave et désolé… Ils offriront quelques millions de francs Cfa aux services de secours pour gérer les morts, les funérailles et le désastre collatéral. Au final, il ne se passera rien. En réalité, le pouvoir, celui-ci comme les précédents, se fiche « republicainement » de la mort de quelques compatriotes perdus dans leurs hameaux de l’intérieur du pays…
Il y a longtemps que les Sénégalais vivent sous le registre de l’iniquité en matière de sécurité. On voit bien chaque jour sur les grandes artères des villes des tombeaux-roulants appelés cars/bus de transport négocier des revenus monétaires avec la route, sans arrêt. L’autorité laisse faire, le citoyen s’y complaît, «monsieur mort » s’en réjouit. De l’autre côté de la République, chaque jour, la famille du premier des Sénégalais est l’objet d’une attention particulière, notamment vers Mermoz-Corniche : circulation stoppée, sirène stridente, flèche de motards… La vie est un calvaire pour les uns, sans soucis pour d’autres.
Le départ de Souleymane Ndéné Ndiaye pour la majorité présidentielle ? Un drame sans doute mais aussi un non événement tant la pratique de la transhumance est devenue un marqueur fondamental de l’éthique zéro qui carbure chez certains de nos politiciens. Le dernier premier ministre d’Abdoulaye Wade a tout dit de la transhumance. « On doit inclure une disposition dans le code pénal pour fusiller tout transhumant », disait-il dans des propos rappelés par nos confrères de Leral.net.
On le fusille ? A quoi cela servirait-il ? Simplement, il est temps que la société sénégalaise, dans son ensemble, travaille pour éradiquer cette furia alimentaire et toxique qui pullule dans l’entre-nous et qui prétend devoir régir notre destin. De quoi, Souleymane Ndéné Ndiaye est-il le nom, pour paraphraser Bourdieu ? Il a servi pendant dix ans le «dieu» Wade qu’il défendit comme le sauveur du Sénégal. Il a donc combattu durant dix ans tous les projets politiques adverses qu’il considérait comme dangereux pour le pays. De quelle once de crédibilité peut-il se prévaloir aujourd’hui pour être utile à son nouveau « dieu »?
Macky Sall, c’est exactement ou un peu l’histoire des régimes décadents qui s’ouvrent à tous les vents, même les plus encrassés. C’est un leader aveuglé par la volonté de puissance aux yeux rivés sur les additions de circonstance qui vont, un jour ou l’autre, encombrer son navire et précipiter la fuite de ses nouveaux amis.
On ne souhaite pas au chef de l’Etat de finir comme ses compatriotes de Bétenti. On lui demande juste de faire le job qui consiste à prémunir les Sénégalais contre une mort pareille. C’est sa responsabilité. Le khalife Umar Ibn Al Khattab ou d'autres figures exceptionnelles de la gouvernance publique d'hier à aujourd'hui pourraient être pour lui de formidables mentors sur ce plan là. Mais le veut-il vraiment ?
Momar DIENG
Le Sénégal a donc bouclé ce 4 avril 2017 les 57 ans d’une indépendance paisiblement négociée avec la France. Un grand raout annuel, organisé sur un boulevard qui rend un hommage éternel à un général agent destructeur de notre identité, tente désespérément de nous convaincre que notre histoire a commencé ce jour là, avec la bénédiction du colon-usurpateur retourné chez lui en restant chez nous grâce à des subterfuges de toutes natures qui, paradoxalement, l’ont rendu encore plus fort et plus présent aujourd’hui qu’hier.
Cinquante-sept ans plus tard donc, nous n’avons pas à être fiers de ce que nous sommes devenus par la force de la baïonnette et d’un système d’assimilation puissant et pénétrant, mais également par nos propres trahisons intérieures. La France nous est toujours aussi indispensable: c’est elle qui boucle notre budget annuel car nos autorités d’hier et de maintenant s’en révèlent incapables ; et c’est elle qui garantit l’inviolabilité de notre territoire face aux menaces extérieures. La France et ses hôpitaux accueillent encore nos « illustres » malades, autorités et simples citoyens, désireux de survivre aux carences de notre système de santé. Tant mieux pour eux car personne n’est candidat à la mort.
La réalité est terrible : nous ne savons presque rien faire par nous-mêmes. Tous les grands pays du monde sont à notre chevet sur tous les plans (éducation, agriculture, développement scientifique, infrastructures, etc.). Les institutions de Bretton Woods, Fmi et Banque mondiale, se sont infiltrés dans la définition de nos politiques publiques, en dépit de leurs échecs répétés à nous sortir définitivement de l’ornière. Et nous pouvons encore nous faire écraser par l’Union européenne dans le cadre des Ape.
Nous ne savons rien faire par nous-mêmes, mais la plupart des dirigeants qui ont « servi » ce pays ont su, eux, s’enrichir sur le dos des populations à travers moult stratagèmes. Ils sont l’élite corrompue, celle qui était censée amener le Sénégal à un autre palier. Nous ne savons rien faire par nous-mêmes, mais avons su élever l’indiscipline collective à un niveau de perfection qui ne nous laissait aucune chance de progrès significatifs.
Nous ne savons rien faire par nous-mêmes car, très tôt, nous n’avons pas voulu être la Corée ou Singapore: nous voulions rester une certaine France, celle qui ne tire rien de substantiel de la Mère-Métropole quand il s’agit d’assurer sa propre émergence.
Nous en sommes là, cinquante-sept ans plus tard. Voir et entendre des chiffonniers parvenus disputer un espace de liberté d’expression à de jeunes activiste qui, eux, ont déjà rendu service à la démocratie sénégalaise, quoi que l’on puisse leur reprocher par ailleurs. (Momar Dieng)
Mille et un projets lancés dans le cadre du fameux fourre-tout appelé Plan Sénégal Emergent (PSE), on en attend les retombées même si des apprentis-sorciers tentent de nous convaincre sans cesse que le pays a changé en…bien. Un pouvoir empêtré dans mille et un scandales économico-financiers que des officines s’échinent à étouffer par mille et une astuces sans grande ingéniosité.
Une bérézina à peu près généralisée dans le domaine stratégique de la bonne gouvernance et de la transparence : Abdoulaye Wade a fait faillite à ce niveau, mais l’échec de Macky Sall est encore plus dramatique et insupportable au regard des missions qui pesaient sur ses épaules, de ses propres engagements, et des attentes du peuple sénégalais.
Cinq ans après la chute de Me Wade, le Sénégal végète encore dans les eaux fétides de politiciens cyniques, corrompus, arrogants, issus autant des entrailles du parti-Etat que de zones périphériques prises d’assaut par une meute assoiffée de prébendes qui, l’histoire le retiendra, a finalement accepté au chef d’Etat en exercice tout ce qu’elle a refusé au «peuple» des Assises nationales.
Cinq ans après la fin du Sopi, le Sénégal s’est embourbé dans une impasse multidimensionnelle qui met en danger le pays tout entier. La faute pas seulement à un Président incompétent, en déficit d’épaisseur et de hauteur, incapable d’être juste et bien dans ses nobles fonctions, sectaire et clanique, adepte de l’impunité sélective, politicien tout court… La faute également et surtout à cette volonté forte d’affaisser tous les contre-pouvoirs en les mettant au contact direct de l’argent et des privilèges. Le Président n’aime pas les secousses. Il en a peur malgré sa grande expérience politique au plus haut sommet de l’Etat.
Or, ces contre-pouvoirs sont, dans une démocratie même relativement acceptable dans son fonctionnement, des piliers qui savent alerter et agir contre les dépassements de ligne rouge. Ils ont été corrompus, pour l’essentiel. La presse en général n’a pas échappé à cette soif de puissance. C’est que le Président a peur de tout, même de son ombre.
Cinq ans après son arrivée au pouvoir, le président par défaut s’est forgé une bien sulfureuse réputation : autoritaire sans cause, «confiscateur» des libertés démocratiques, maître dans l’interdiction systématique des manifestations publiques de ses opposants au travers d’un salmigondis de faux-fuyants répétitifs, rétif à toute forme d’opposition dont il pense qu’elle est une menace contre lui… Après, ses hérauts vont se plaindre que ses déplacements à l’étranger soient perturbés !
Cinq ans après, l’ambiance sénégalaise est irrespirable, le tour de vis contre la démocratie est passé par là dans ce pays livré aux forces économiques étrangères. Un Président règne aux côtés de sa famille, de ses amis, de ses nouveaux griots comme dans un royaume où le peuple est sujet. Ce Président a un nom très enviable : déception.
La JUSTICE est l’épine dorsale d’une démocratie, le pilier du principe de la séparation des pouvoirs, le pouvoir qui, seul, a le pouvoir d’arrêter un pouvoir. Cinq ans après son élection, Macky Sall a gravement échoué sur ce plan. Le reste, c’est des histoires…
Une bérézina à peu près généralisée dans le domaine stratégique de la bonne gouvernance et de la transparence : Abdoulaye Wade a fait faillite à ce niveau, mais l’échec de Macky Sall est encore plus dramatique et insupportable au regard des missions qui pesaient sur ses épaules, de ses propres engagements, et des attentes du peuple sénégalais.
Cinq ans après la chute de Me Wade, le Sénégal végète encore dans les eaux fétides de politiciens cyniques, corrompus, arrogants, issus autant des entrailles du parti-Etat que de zones périphériques prises d’assaut par une meute assoiffée de prébendes qui, l’histoire le retiendra, a finalement accepté au chef d’Etat en exercice tout ce qu’elle a refusé au «peuple» des Assises nationales.
Cinq ans après la fin du Sopi, le Sénégal s’est embourbé dans une impasse multidimensionnelle qui met en danger le pays tout entier. La faute pas seulement à un Président incompétent, en déficit d’épaisseur et de hauteur, incapable d’être juste et bien dans ses nobles fonctions, sectaire et clanique, adepte de l’impunité sélective, politicien tout court… La faute également et surtout à cette volonté forte d’affaisser tous les contre-pouvoirs en les mettant au contact direct de l’argent et des privilèges. Le Président n’aime pas les secousses. Il en a peur malgré sa grande expérience politique au plus haut sommet de l’Etat.
Or, ces contre-pouvoirs sont, dans une démocratie même relativement acceptable dans son fonctionnement, des piliers qui savent alerter et agir contre les dépassements de ligne rouge. Ils ont été corrompus, pour l’essentiel. La presse en général n’a pas échappé à cette soif de puissance. C’est que le Président a peur de tout, même de son ombre.
Cinq ans après son arrivée au pouvoir, le président par défaut s’est forgé une bien sulfureuse réputation : autoritaire sans cause, «confiscateur» des libertés démocratiques, maître dans l’interdiction systématique des manifestations publiques de ses opposants au travers d’un salmigondis de faux-fuyants répétitifs, rétif à toute forme d’opposition dont il pense qu’elle est une menace contre lui… Après, ses hérauts vont se plaindre que ses déplacements à l’étranger soient perturbés !
Cinq ans après, l’ambiance sénégalaise est irrespirable, le tour de vis contre la démocratie est passé par là dans ce pays livré aux forces économiques étrangères. Un Président règne aux côtés de sa famille, de ses amis, de ses nouveaux griots comme dans un royaume où le peuple est sujet. Ce Président a un nom très enviable : déception.
La JUSTICE est l’épine dorsale d’une démocratie, le pilier du principe de la séparation des pouvoirs, le pouvoir qui, seul, a le pouvoir d’arrêter un pouvoir. Cinq ans après son élection, Macky Sall a gravement échoué sur ce plan. Le reste, c’est des histoires…
Leur vie a fini par se confondre avec l’Etat, la République, les institutions. Leurs noms sont devenus des symboles, positifs ou négatifs ; leurs parcours sont à la fois modèles et contre-modèles selon ce que l’on cherche à en tirer comme leçons. Adulés ou haïs, ils s’en moquent au fond : ils sont désormais des Seigneurs de la vie politique. Ils sont sans âge, entre plus ou moins quarantaine et le seuil approché ou franchi des soixante-dix ans. Ils sont le miroir du Sénégal dont ils tiennent le destin entre les mains. Ce sont des pros de la politique.
Ils s’appellent Moustapha Niasse, Macky Sall, Khalifa Sall, Djibo Kâ, Ousmane Tanor Dieng, Aminata Tall, etc. Sur leurs pas, des jeunes aînés, eux aussi sortis du même moule, font leur apprentissage de la politique professionnelle, avec déjà pas mal de cordes à leur arc. Ils promettent…
Ces pros impénitents de la politique entrent en…politique comme on entre en religion : ils en apprennent les codes, les us et les coutumes, afin d’être en mesure d’en perpétuer le dogme. Il leur arrive certes d’avoir un ou deux pieds dehors, notamment en période de vaches maigres coïncidant avec la relégation au purgatoire de l’opposition. Mais ce n’est souvent que partie remise : soit ils reviennent au pouvoir grâce à l’alternance, soit ils mutent en transhumants, ou, plus rarement, ils décident de se faire oublier à jamais ou momentanément.
Pourquoi renonceraient-ils à un « sacerdoce » qui leur assure logement de fonction, salaires non soumis aux incertitudes de l’emploi, primes et prébendes diverses, voiture et chauffeur, facilités aux guichets des banques, retraite parlementaire pour ceux qui se débrouillent pour avoir le nombre de mandats nécessaire, protection politique en cas de délinquance, accumulation capitalistique, etc. ?
En fin de compte, une des questions à se poser est la suivante: qu’est-ce qu’une ou deux générations d’hommes politiques ont réellement apporté au Sénégal ? Le pays a-t-il avancé en proportion de ce que ses contribuables ont fourni comme moyens et ressources à ces preux serviteurs de la collectivité nationale pour qu’ils réussissent leur mission ?
Ce qui est en cause, c’est la professionnalisation de la vie politique qui sécrète l’émergence d’entrepreneurs politiques, elle-même résultat de ce que de hauts fonctionnaires de l’administration d’Etat dénoncent sans résultat depuis des années.
Dé-professionnaliser l’exercice de la politique, comme d’autres l’ont déjà proposé, passerait par le recours à un certain type de bénévolat qui décourage la ruée vers…l’or qu’est la politique politicienne. Mais au regard des intérêts gigantesques qui structurent la « fonction » de politicien, il va falloir patienter encore quelques décennies… (Momar Dieng)
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