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Sénégal/OMVG - Construction du barrage hydro-électrique de Sambangalou : des extraits de l’étude d’impact environnemental

Mardi 15 Décembre 2020

L’étude d’impact environnemental réalisée en 2002 par le Cabinet Gressard pour l’entreprise « Coyne et Bellier » a fait un certain nombre de recommandations destinées à atténuer les dégâts potentiels du barrage hydro-électrique de Sambangalou, en particulier sur la sédimentation et sur les mangroves de l’estuaire de la Gambie. La réalisation de cette infrastructure confiée à Vinci Construction coûtera 254 milliards de FCFA. Elle devrait être livrée en 2025.




Extraits
 
Cinq domaines auraient besoin d’être encadrés pour se développer et se pérenniser :
 
- l’évaluation environnementale du fleuve ;
- la communication entre acteurs travaillant sur le fleuve ;
- le tourisme durable et son intégration dans les contextes naturels et sociétaires gambiens ;
- la riziculture artisanale ;
- les forêts de mangrove (première formation végétale du pays).
 
au sein de l’OMVG trois structures devraient appuyer la direction :
 
- un bureau de communication et de médiation sur les questions de protection environnementale et de gestion des ressources naturelles (mes propositions de 1998)
 
- un bureau d’évaluation et de suivi environnemental du fleuve (structure pluridisciplinaire d’étude) ; - un bureau de représentation des intérêts des populations affectées par les impacts négatifs du barrage et qui pourrait aussi devenir un bureau des réparations des dommages causé aux biens et aux ressources communes que constituent les milieux naturels
 
• une association des Iles du fleuve pour les protéger, les valoriser comme réserves de faune et flore et aussi peut-être comme halte touristique pour des bateaux de croisière sur le fleuve
 
• un projet “ mangrove ” auprès de la direction nationale des forêts chargé de :
- dresser l’inventaire forestier,
- réaliser les suivis de l’état sanitaire, de la régénération, de la dégradation, et de la mortalité - la gestion (usage et reconstitution) de la ressource, foresterie, coupes, sylviculture
 
• un projet “ tide rice ” de gestion et de développement des plaines en aval de Kauntaur (les plaines de geogenèse marine) pour :
 
- orienter la vocation des terres ;
- valoriser et améliorer les pratiques culturales locales ;
- réhabiliter les terres stérilisés par acidification et/ou sursalure ;
- favoriser les échanges d’expérience de pratiques culturales entre paysans du pays et de la sous-région;
- expérimenter en milieu paysan de nouvelles pratiques culturales avant de les appliquer ;
- créer trois polders expérimentaux de riziculture correspondant aux trois types de régimes hydrologiques de l’estuaire (doux dans l’estuaire supérieur, en amont du front salé ; faiblement saumâtre dans l’estuaire central, dans la zone d’oscillation du front salé ; fortement saumâtre dans le bas estuaire, dans la zone presque toujours salée).
 
L’estuaire et les forêts de mangroves qui le bordent constituent pour les gambiens un patrimoine paysager identitaire à haut potentiel écotouristique et un gisement important de ressources naturelles. D’autre part, en raison d’une pression de pêche croissante au large des côtes, la préservation des fonctions environnementales d’épuration et d’enrichissement de l’estuaire est économiquement fondamentale dans une optique de développement durable.
 
La Gambie est le dernier grand fleuve encore sauvage de la sous-région mais son estuaire est, en raison de ses dimensions, très largement sous influence de la marée. Les conséquences d’une régularisation du régime du fleuve entraîneraient donc, à priori, des d’effets limités sur l’environnement physique estuarien. Le choix de Sambagalou pour la construction du barrage est, en raison de son éloignement de l’estuaire, le site le mieux situé car la distance modère au mieux ses impacts négatifs.
 
Nous sommes conscients que cette évaluation du milieu naturel et des risques d’impacts d’une régularisation du régime du fleuve est délicate car elle ne s’appuie que sur des observations qualitatives de terrain. Au moins permettra-t-elle de faire ressortir en raison de la complexité des processus d’évolution et de régulation du milieu concerné, la nécessité d’étudier de façon approfondie la dynamique estuarienne.
 
 Article en lien
https://www.impact.sn/Senegal-OMVG-le-barrage-hydroelectrique-de-Sambangalou-sera-construit-par-le-francais-Vinci-pour-254-milliards-FCFA_a23406.html

 
 
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