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Extrême pauvreté au Sénégal: le Rapport mondial sur les crises alimentaires sonne l’alerte

Mercredi 28 Mars 2018

Élaboré avec la participation du Fao, du Pam, de l’Union Européenne ou encore du Comité inter-Etats de lutte contre la Sécheresse au Sahel (Cilss), le Rapport mondial sur les crises alimentaires, fraichement publié, indique que l’insécurité alimentaire risque sensiblement de s’aggraver au Sénégal. De quoi mettre refroidir les convictions du gouvernement qui se targue d’avoir réalisé un très grand bond en avant en matière agricole et socioéconomique. Décryptage.


Extrême pauvreté au Sénégal: le Rapport mondial sur les crises alimentaires sonne l’alerte
Par Mohamed NDJIM

 Alors que l’Etat Apr célèbre en grandes pompes le sixième anniversaire de l’accession de Macky Sall au pouvoir, en se gargarisant de productions hors du commun dans le secteur agricole, et d’une amélioration considérable du quotidien des populations, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), qui cite un rapport publié ce 22 mars, sonne l’alarme en ce qui concerne les niveaux élevés de la faim dans le monde - et place le Sénégal au rang des pays confrontés à une insécurité alimentaire qui pourrait sensiblement s’aggraver.
 
Rappelant que «l'insécurité alimentaire aiguë est une forme de faim si grave qu'elle représente une menace immédiate pour la vie ou les moyens de subsistance», la dernière édition du Rapport mondial sur les crises alimentaires indique que «124 millions de personnes dans 51 pays endurent des niveaux élevés d'insécurité alimentaire».
 
Par ailleurs, le rapport constate que «les crises alimentaires sont de plus en plus déterminées par des causes complexes telles que les conflits, les chocs climatiques extrêmes et les prix élevés des denrées alimentaires de base, agissant souvent de manière concomitante». D’où le besoin urgent d'actions simultanées pour sauver des vies, améliorer les moyens d'existence et s'attaquer aux causes profondes des crises alimentaires.
 
Le document, qui indique que le chemin est encore difficile, place en quelque sorte le pays de la Teranga sur la liste rouge des pays frappés par l’insécurité alimentaire.  Il précise d’ailleurs, eu égard à ce constat, que «l'impact du climat extrêmement sec sur la production végétale et animale risque de renforcer l'insécurité alimentaire dans les zones pastorales de Somalie, du sud-est éthiopien et de l'est du Kenya et des pays de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel, tels que le Sénégal, le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Burkina Faso».
 
En fournissant une analyse fondée sur des données probantes, le rapport mondial sur les crises alimentaires ne manque pas de «démontrer que parallèlement à l'aide humanitaire si indispensable, les actions de développement doivent partir beaucoup plus tôt afin de s'attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité extrême, renforçant ainsi la résilience».
 
Réalisé chaque année par un groupe de partenaires humanitaires internationaux, ce rapport a été présenté par l'Union européenne, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao) et le Programme alimentaire mondial (Pam) lors d'une réunion des pays membres de l'Onu à Rome.
 
Son élaboration est placée sous la tutelle de diverses entités : l'Autorité inter-gouvernementale pour le développement (Igad), le Comité Permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), l'Union Européenne, la Fao, le Système intégré de classification par phase (IPC), l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri), le Réseau des systèmes d'alerte précoce contre la famine (Fews Net), le Groupe de la sécurité alimentaire mondiale, Sistema de la integración centroamericana (Sica), l'Unicef, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) et le Pam.
 
 
 
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