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Les Paradise Papers en huit questions

Mardi 7 Novembre 2017

Les Paradise Papers, c'est quoi?
 
Une masse de documents (e-mails, contrats, extraits de comptes bancaires, etc.) provenant essentiellement d’un cabinet d’avocats basé aux Bermudes spécialisé dans la création de sociétés offshore, Appleby et de sa spinoff Estera. Ils vont des années 1950 à 2016.
 
Les Paradise Papers contiennent aussi des documents d’un autre fournisseur à Singapour, Asiaciti Trust, ainsi que les registres du commerce de 19 juridictions qui ne sont pas accessibles librement (Antigua-et-Barbuda, Aruba, Bahamas, Barbade, Bermudes, Îles Caïmans, Îles Cook, Dominique, Grenade, Labuan, Liban, Malte, Îles Marshall, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, Samoa, Trinidad & Tobago, Vanuatu).
 
Au total, cela représente 13,4 millions de documents qui “pèsent” 1,4 terabyte.
 
Comment ces données ont-elles été obtenues?
 
C’est le journal allemand Süddeutsche Zeitung qui les a reçues et les a partagées avec 96 rédactions du monde entier. La collaboration a été organisée par le Consortium International des journalistes d’investigation (ICIJ). En Suisse, seule la cellule enquête du Matin Dimanche a eu accès à ces documents. Les articles sont aussi publiés dans 24 Heures et la Tribune de Genève, des quotidiens appartenant au groupe Tamedia.
 
Qui est la source et quelle est sa motivation?
 
La Süddeutsche Zeitung ne fait aucun commentaire sur la source qui lui a transmis les données. Nous n’avons pas d’information sur ses motivations.
 
Est-on certain que les données sont authentiques?
 
La masse de données rend invraisemblable le fait que quelqu’un puisse les avoir créées de toutes pièces. Par ailleurs, de nombreuses informations que l’on trouve dans les documents peuvent être recoupées avec des faits ou des évènements extérieurs.
 
Quel est le problème?
 
Ces documents illustrent la manière dont de grandes sociétés (à travers le monde) utilisent des sociétés offshore opaques pour réaliser une partie de leurs affaires. Les Paradise Papers révèlent des irrégularités potentiellement commises par des entreprises suisses, le plus souvent en Afrique. Il s'agit de contrats douteux, de soupçons de corruption, de conflits d'intérêt, de non-respect des engagements. Des informations d'intérêt public qui interrogent le fonctionnement des grandes entreprises suisses.
 
Toutes les données et tous les noms seront-ils publiés en intégralité?
 
Les documents ne sont pas publiés dans leur ensemble. Nous publions les noms lorsqu’il y a un intérêt public, notamment en cas de forts soupçons d’illégalité. Avant de nommer des personnes ou des entreprises, nous les contactons systématiquement pour connaître leur point de vue.
 
Qu’en pense Appleby?
 
Le cabinet d’avocats dont proviennent les données n’a pas répondu en détails aux questions portant sur des cas particuliers. Sur son site, la firme a publié un communiqué assurant qu’elle pratique une tolérance zéro en matière d’activité illégales et qu’elle conseille ses clients dans le cadre de constructions légales et légitimes.
 
Quelle différence avec les Panama Papers?
 
Les documents des Panama Papers, publiés en avril 2016, proviennent d’un autre cabinet d’avocats, Mossack Fonseca. Appleby est l’un des plus grands fournisseurs de sociétés offshore au monde et compte beaucoup de grandes entreprises comme clients. Il est par ailleurs actif dans certains domaines très spécifiques, comme les structures offshore pour détenir des jets. (TDG)
 
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