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Trump et Biden, le temps des bouchées triples

Samedi 31 Octobre 2020

 
Conservant son rythme effréné, le président-candidat avait prévu d’enchaîner quatre meetings en Pennsylvanie, un Etat-clé susceptible de livrer les clés de la Maison Blanche. «C’est l’Etat qui va sauver le rêve américain», a lancé Donald Trump à ses militants, réunis sous un soleil d’automne dans la petite ville de Newtown. Donald Trump avait remporté cet ancien bastion industriel des Etats-Unis sur le fil en 2016 face à Hillary Clinton.
 
Joe Biden fera lui pour meetings en «drive-in», dans l’Etat du Michigan, coeur historique de l’industrie automobile américaine. Devant ses partisans, le milliardaire républicain se plaît à minimiser la gravité du Covid-19, dont-il a lui-même été infecté, alors que le nombre d’infections dans le pays continue de battre des records.
 
Sous une administration Biden, «il n’y aura pas d’école, pas de cérémonies de remise de diplôme, pas de mariage, pas de Thanksgiving, pas de Noël», lance-t-il régulièrement face à des marées de casquettes rouges «Make America Great Again» (Rendre sa grandeur à l’Amérique).
 
Le pays, qui a franchi vendredi le cap des neuf millions de cas détectés de Covid-19, a aussi reporté plus de 94.000 nouveaux cas enregistrés en 24h, selon un relevé effectué vendredi par l’AFP des chiffres de l’université Johns Hopkins. «Le président Trump n’a toujours pas de plan pour combattre le Covid-19», a dénoncé samedi Joe Biden sur Twitter. «Il vous a abandonnés, vous, votre famille, l’Amérique. Il veut juste que nous nous engourdissions devant les horreurs du bilan» des 230.000 morts aux Etats-Unis.
 
A l’opposé de son adversaire, l’ex-bras droit de Barack Obama respecte scrupuleusement les gestes barrières et mesures de précaution, au point d’être accusé par l’équipe Trump, qui relaie des interrogations sur sa forme physique et mentale, de se «cacher dans son sous-sol».
 
Vote noir
 
Pour la première fois depuis le début de la campagne, le démocrate de 77 ans sera samedi sur scène avec l’ex-président Barack Obama. Depuis une semaine, Barack Obama a mis sa popularité au service de celui qui était son vice-président, avec plusieurs meetings notamment en Floride ou encore en Pennsylvanie.
 
Le duo démocrate est attendu dans la petite ville de Flint, où les habitants endurent depuis des années une crise d’eau contaminée et ont été durement frappés par l’épidémie de Covid-19. Ils s’envoleront ensuite jusqu’à Detroit, l’une des grandes villes les plus pauvres des Etats-Unis, où près de 80% de la population est Afro-Américaine et où la star de la soul Stevie Wonder doit donner un concert.
 
La question est de savoir si davantage d’électeurs noirs du Michigan voteront le 3 novembre qu’il y a quatre ans, quand leur faible nombre avait aidé Donald Trump à l’emporter, avec moins de 11.000 voix d’avance, dans cet Etat qui avait pourtant voté deux fois pour Barack Obama auparavant. Cette année l’ancien vice-président mène de sept points d’avance dans les plus récents sondages.
 
Sa colistière Kamala Harris est en Floride, un des Etats où Joe Biden apparaît en mesure de disputer la victoire au républicain, pour pousser les électeurs à se rendre aux urnes de façon anticipée. Et le vice-président républicain Mike Pence organise deux rassemblements en Caroline du Nord, où les deux candidats sont au coude-à-coude.
 
Villes barricadées
 
Comme Donald Trump et Joe Biden, plus de 90 millions d’Américains ont voté à la présidentielle, sur les plus de 230 millions d’électeurs américains. Au Texas, le nombre d’électeurs à avoir déjà voté de façon anticipée dépasse désormais le nombre total de Texans qui avaient voté en 2016.
 
Signe de la tension qui règne dans tout le pays à l’approche du scrutin, plusieurs villes américaines, dont la capitale Washington, se barricadaient par crainte de manifestations qui dégénèreraient.
 
En cas de course serrée et de résultats retardés, certains craignent des scénarios catastrophes, dans lesquels des partisans des deux candidats sortiraient dans la rue pour réclamer l’abandon de l’adversaire, voire prendraient les armes.
 
Et le président Donald Trump n’a pas rassuré en refusant à plusieurs reprises de dire clairement s’il céderait pacifiquement le pouvoir en cas de défaite le 3 novembre. (AFP/NXP)
 
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