La deuxième conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique s'est ouverte samedi au Caire, réunissant des hauts responsables d'Égypte, de Russie et de plus de 50 pays africains, selon un correspondant d'Anadolu.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, son homologue russe, Sergueï Lavrov, et des représentants d'organisations régionales ont assisté à la séance d'ouverture.
« L'Égypte accorde une grande importance au partenariat Russie-Afrique et s'engage à contribuer à la mise en place d'un système international plus juste et plus stable », a déclaré Abdelatty dans son discours d'ouverture.
Il a ajouté que l'Égypte et ses partenaires se concentraient sur le développement et la reconstruction, s'efforçant de mobiliser des financements pour des projets à travers l'Afrique et d'approfondir l'intégration avec leurs partenaires, notamment la Russie.
Abdelatty a également souligné l'importance de résoudre les conflits de manière pacifique et de rejeter toute ingérence étrangère.
Sur la question palestinienne, Abdelatty a réaffirmé le soutien total de l'Égypte à la création d'un État palestinien indépendant, rejeté tout déplacement des Palestiniens de leurs terres et exprimé son soutien à la reconstruction de la bande de Gaza sans en modifier le caractère géographique ou démographique.
Lavrov a déclaré que les pays africains jouent un rôle important à plusieurs niveaux, ajoutant que la Russie soutient l'Afrique dans les domaines du développement, du commerce, de l'investissement et de la lutte contre l'extrémisme, selon la chaîne d'information publique égyptienne Al-Qahera News.
Par ailleurs, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reçu les ministres et chefs de délégation africains participant à la réunion.
Sissi a déclaré que son pays n'avait aucun problème avec l'Éthiopie, soulignant que la seule exigence du Caire était de préserver ses droits sur les eaux du Nil, selon un communiqué de la présidence égyptienne.
Il a déclaré que l'Égypte cherchait à conclure un accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l'exploitation du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, ajoutant que la politique de l'Égypte était fondée sur la non-ingérence et le rejet des efforts visant à déstabiliser d'autres États.
Malgré ses divergences avec l'Éthiopie, Sissi a déclaré que l'Égypte n'avait jamais menacé Addis-Abeba et estimait que les différends devaient être résolus par le dialogue et des solutions politiques.
Des tensions persistent entre l'Égypte et le Soudan d'un côté et l'Éthiopie de l'autre au sujet du barrage, dont la construction a commencé en 2011. Le Caire et Khartoum ont appelé à la conclusion d'un accord trilatéral contraignant, tandis que l'Éthiopie estime qu'un tel accord n'est pas nécessaire, un différend qui a maintes fois bloqué les négociations.
Le président a également déclaré que l'Égypte souhaitait renforcer sa coopération avec les pays africains en encourageant les entreprises égyptiennes à accroître leurs investissements et leurs partenariats à travers le continent. Il a précisé que les investissements égyptiens en Afrique dépassaient les 12 milliards de dollars, tandis que le volume des échanges commerciaux avait atteint les 10 milliards de dollars.
Il a ajouté que l'Agence égyptienne de partenariat pour le développement a mis en œuvre plus de 700 programmes de formation à travers l'Afrique, conformément aux priorités des pays partenaires, et a souligné l'importance de maintenir la stabilité et d'assurer la sécurité de la navigation en mer Rouge, piliers essentiels de la sécurité régionale et internationale, a déclaré la présidence.
Le Forum de partenariat Russie-Afrique examine les moyens d'étendre la coopération dans les domaines du commerce, de l'investissement, de l'énergie et des infrastructures, ainsi que les préoccupations communes liées à la sécurité et à la stabilité sur le continent africain, ont rapporté les médias d'État égyptiens.
La première réunion ministérielle de la conférence s'est tenue en novembre 2024 à Sotchi, en Russie. Les réunions préparatoires de la deuxième session ont débuté vendredi au Caire. [AA]
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