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Sierra Leone - C'est le retour au calme après des émeutes meurtrières

Jeudi 11 Août 2022

Au moins quatre membres des forces de sécurité ont été tués mercredi dans des manifestations contre la vie chère qui ont tourné à l’émeute dans trois villes de Sierra Leone, dont la capitale Freetown, qui avait retrouvé son calme jeudi après une nuit de couvre-feu, selon le porte-parole de la police.
 
Au moins quatre policiers sont morts, d’autres sont dans un état grave et plusieurs commissariats ont été vandalisés, a indiqué le porte-parole Brima Kamara dans un rapport préliminaire.
 
Plusieurs civils ont également été tués lors de ces affrontements sanglants, selon un responsable de la morgue de Freetown interrogé par l’AFP et les médias locaux, mais aucun bilan officiel n’avait été donné jeudi après-midi.
 
« Nous avons reçu plus d’une douzaine de cadavres à la morgue depuis hier (mercredi), certains de Freetown, d’autres de Makeni, parmi lesquels des policiers et des civils », a précisé ce responsable de la morgue de Freetown sous couvert de l’anonymat.
 
Le président Julius Maada Bio, en visite privée au Royaume-Uni, est rentré dans la nuit et a tenu des réunions dans la journée avec des membres de son cabinet et du gouvernement, a dit à l’AFP le directeur de la communication de la présidence Tanu Jalloh.
 
La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Michelle Bachelet s’est dite « alarmée par les nombreuses victimes et décès » en Sierra Leone et appelle le gouvernement à « mener des enquêtes rapides, impartiales et complètes sur les violences d’hier » mercredi, dans un communiqué publié jeudi.
 
Les autorités « doivent faciliter les manifestations pacifiques plutôt que les empêcher et s’abstenir de réponses disproportionnées et non nécessaires aux protestations comme la coupure de l’internet et l’imposition d’un couvre-feu », dit-elle dans ce communiqué.
 
Le couvre-feu, annoncé de 15 h à 7 h (locales et GMT) mercredi, est maintenu jusqu’à une date indéfinie de 19 h à 7 h du matin.
 
La ville avait retrouvé son calme jeudi matin, a constaté un journaliste de l’AFP. « Le calme est revenu aujourd’hui, mais nous sommes paniqués pour nos affaires. Les activités commerciales sont perturbées », a déclaré Alieu Sesay, au cœur du quartier des affaires de Freetown.
 
La Banque de Sierra Leone a ouvert jeudi avec des horaires réduits, de 11 h à 14 h 30.  
coupure de l’internet
 
La connexion internet, suspendue momentanément la veille, restait jeudi très défaillante et a été coupée presque toute la nuit, a indiqué NetBlocks, un site basé à Londres qui surveille les blocages sur l’internet à travers le monde.
 
Le centre national de cybersécurité a également annoncé que le gouvernement allait mettre en place des mécanismes de suivi des réseaux sociaux, sans préciser lesquels.
 
Mercredi, de violents heurts avaient opposé la police et des manifestants appelant au départ du président Bio, à Freetown et dans plusieurs villes de la province du Nord, notamment à Kmakawi et Makeni.
 
L’initiative de la manifestation est venue d’un groupe de femmes commerçantes –The Grassroots Women of Salone – qui a convoqué un « rassemblement pacifique » pour « attirer l’attention sur les difficultés économiques ».
 
Plusieurs appels sur les réseaux sociaux ont ensuite poussé la population à sortir protester sur fond de difficultés économiques.
 
Malgré un sol regorgeant de diamants, la Sierra Leone est un des pays les moins développés au monde.
 
L’ancienne colonie britannique et ses 7,5 millions d’habitants se remettaient encore d’une guerre civile brutale de 1991 à 2002 et de l’épidémie d’Ebola de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest quand ils ont été frappés par la pandémie de COVID-19 puis par les conséquences de la guerre en Ukraine. (AFP)
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