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Méditerranée orientale: L'UE mijote des sanctions contre la Turquie

Vendredi 28 Août 2020

Les Vingt-Sept préparent des sanctions à l’encontre de la Turquie dans le cadre du différend qui l’oppose à la Grèce en Méditerranée orientale et ces mesures pourraient être à l’ordre du jour du prochain sommet, prévu le 24 septembre, a annoncé vendredi le porte-parole de la diplomatie européenne.
 
Ces sanctions, destinées à limiter les capacités de la Turquie à faire de la prospection d’hydrocarbures dans des zones contestées, pourraient concerner des individus, des navires ou l’utilisation des ports européens, a précisé Josep Borrell, ajoutant que l’UE se focaliserait sur tout ce qui concerne “les activités que nous considérons illégales”.
 
Le chef de la diplomatie de l’UE s’exprimait à Berlin, où il a présidé une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept pour évoquer leur soutien à Athènes, après l’accord que la Grèce a conclu avec l’Egypte sur ses frontières maritimes pour contrecarrer les ambitions turques en Méditerranée orientale, sur fond d’exercices militaires grecs et turcs dans la région.
 
Josep Borrell, Haut représentant aux Affaires étrangères, a déclaré que l’UE était prête à sanctionner des navires turcs, à leur interdire l’accès à des ports européens ou à couper leur approvisionnement. Des sanctions pourraient également viser l’économie turque.
 
“Nous pourrions aller vers des mesures ciblant des activités sectorielles (...) dans lesquelles l’économie turque est connectée à l’économie européenne”, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.
 
Pour autant, Josep Borrell et le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas ont souligné que l’UE voulait d’abord donner une chance au dialogue pour tenter d’apaiser les tensions entre la Grèce et la Turquie, qui sont toutes deux membres de l’Otan.
 
Ankara est également engagée dans des discussions formelles en vue d’une adhésion à l’UE mais cette procédure est également menacée et pourrait être suspendue en guise de sanction, selon des diplomates européens.
 
Deux diplomates européens de haut rang ont précisé à Reuters que les ministres des Affaires européennes s’étaient accordés pour laisser le dernier mot aux chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, qui doivent se réunir pour deux jours à Bruxelles, fin septembre.
 
“Rien ne sera décidé avant le Conseil européen de septembre”, a déclaré l’un d’eux, tout en précisant que la Turquie pourrait aussi bénéficier d’un accès élargi au marché européen et à ses 450 millions de consommateurs si elle cessait ses opérations de prospection d’hydrocarbures.
 
Athènes et Ankara se disputent la souveraineté d’une zone de Méditerranée orientale riche en hydrocarbures.
 
Le lancement d’opérations turques de prospection sismique il y a deux semaines, avec le déploiement du navire Oruç Reis dans une zone située entre la Crète et Chypre, a exacerbé les tensions dans la région, la Grèce jugeant cette initiative illégale car empiétant sur son domaine sous-marin. (Reuters)
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