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Intermédiaires douteux, concurrence entre États : comment le coronavirus a transformé l’Europe en Far West de l’équipement médical

Lundi 6 Avril 2020

La règle en temps de crise, c’est qu’il n’y a plus de règles. Celles qui encadraient les procédures de marchés publics en Europe ont volé en éclat avec l’épidémie de Covid-19. Pour permettre aux États membres de l’Union de faire face à la pénurie en équipements essentiels pour les soignantes et les patients, les pays européens ont assoupli considérablement la réglementation pour les achats vitaux, le matériel médical ou les médicaments.
 
Les commandes publiques se font sans appels d’offres préalables, via des procédures de gré à gré. Le risque de favoritisme, de corruption, de surfacturation et d’escroqueries est élevé. Depuis que les États membre "ont pris conscience de la nécessité d’acheter en urgence", c’est devenu "la jungle sur les marchés, la loi du plus fort, du plus riche, et souvent du plus malicieux, voir du plus criminel", raconte un responsable en poste à la Commission européenne.
 
En cause, selon cet observateur avisé : la présence d’intermédiaires qui spéculent sur la pénurie. "La Commission européenne devrait être beaucoup plus interventionniste vis-à-vis de ces nouveaux intermédiaires - ces "brokers" ou courtiers - qui pullulent aujourd’hui sur les marchés et se jouent des stocks en les conservant, les détournant, et en n’hésitant pas à intervenir jusque sur les tarmacs des aéroports pour acheter les fournitures pourtant déjà vendues."
 
Des masques qui se paient cash
 
Le secteur des masques est le premier touché. Des centaines d’intermédiaires de toutes nationalités se précipitent dans les usines de fabrication en Chine pour tenter de faire main basse sur cette production extrêmement convoitée. Ce n’est pas le pays qui aura le plus de besoins qui remportera la mise mais, évidemment, celui qui mettra le plus d’argent sur la table.
 
"C’est le Far West", écrivent des responsables des achats publics en Europe, qui se réunissent chaque semaine depuis le début de la crise sanitaire, dans des documents auxquels la cellule investigation de Radio France a eu accès. "Aujourd’hui, vous avez des pays comme les États-Unis qui envoient des intermédiaires avec des valises pleines de dollars dans les usines chinoises, explique Gian Luigi Albano, ancien responsable de la Consip, la plateforme d’achats publics nationale italienne. Quand vous êtes en compétition avec des gens qui payent cash sans même prendre le soin de vérifier la marchandise, on est forcément perdant !"
(Lire la suite sur :  http://t.nl.francetvinfo.fr/r/?id=h7db8309b,58d78eae,58d78eb1)
 
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