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Face à la montée des périls, les chemins de la paix et de la stabilité (Par Demba Moussa Dembélé, Economiste)

Vendredi 27 Janvier 2023

L'économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé
L'économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé
Devant la montée des périls, tout le monde est interpellé pour essayer de trouver les voies et moyens de prévenir l’incendie. Car, si le pays brûle, le Sénégal et son peuple seront les seuls et uniques perdants. Donc ni le pouvoir ni l’opposition n’ont intérêt à s’engager dans un affrontement violent qui inévitablement coûterait très cher au pays. Préconiser la paix exige cependant de dire certaines vérités et de situer les responsabilités des uns et des autres.
 
Mettre fin à la politique de terreur et d’intimidation
 
La vérité est que le régime tyrannique de Macky Sall et ses mercenaires ont instauré une politique de terreur tendant à réduire au silence toutes les voix critiques et à écraser les opposants par tous les moyens. Obnubilé par le désir d’obtenir un troisième mandat, en violation de la Constitution, le régime fait flèche de tout bois dans la répression aveugle et l’intimidation. On a vu récemment comment le Monstre a traité le journaliste Papa Alé Niang. Kidnappé en plein centre-ville -un véritable banditisme d’Etat- et incarcéré pendant plusieurs semaines pour le seul motif que son travail ne plaît pas au régime de Macky Sall. Ses confrères et consœurs ont considéré son arrestation comme une grave menace contre la liberté d’expression et surtout la liberté de la presse.
 
Avant le cas Papa Alé, ce sont des dizaines de jeunes proches de Pastef qui ont été arrêtés sous les prétextes les plus fallacieux. Aujourd’hui, le Sénégal est l’un des pays africains ayant le plus grand nombre de prisonniers politiques. Une honte ! Pendant que des voix appellent à l’apaisement et à la décrispation, le juge en charge du dossier du « viol » imaginaire suit le réquisitoire du procureur de la République pour poursuivre Monsieur Ousmane Sonko.
 
Cesser d’instrumentaliser la justice
 
Cette décision a surpris une grande partie de l’opinion publique. Car, sur la base des documents rendus publics ou des témoignages relatés dans les médias, le certificat médical du gynécologue, le rapport d’enquête de la Gendarmerie, les auditions des principaux témoins ainsi que les interventions de plusieurs personnes proches du régime auprès de la jeune femme, tous ces éléments semblaient plaider en faveur d’un non-lieu pur et simple, selon les spécialistes du droit. C’est pourquoi la décision du juge a indigné Monsieur Sonko et ses partisans et les a confortés dans leur conviction que cette affaire est un complot ourdi par le régime. Pour une bonne partie de l’opinion, c’est un autre cas flagrant d’instrumentalisation de la justice contre un adversaire politique. Macky Sall chercherait ainsi à rééditer ce qu’il a fait contre Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall, en essayant d’écarter Ousmane Sonko de la course à la présidentielle de 2024.
 
Ecouter les appels à la paix
 
Une telle perspective est évidemment inacceptable pour Monsieur Sonko et ses partisans. Cela explique leur rejet total de la décision du juge. Ce refus porte en germe un risque grave d’affrontement avec le régime. Mais il est encore temps d’éviter le précipice, en écoutant les voix de la raison et les appels à la paix. Notamment la voix d’Alioune Tine. Ancien président de la RADDHO et fondateur d’Africa Jom Center, il a joué un rôle éminent dans les conquêtes démocratiques du Sénégal. Il a toujours été mu par le souci de préserver la paix et la stabilité, non seulement au Sénégal mais également dans les autres pays de la sous-région. Surtout dans cette période où nos pays sont de plus en plus fragilisés par les crises économiques et sanitaires aggravées par les activités des groupes djihadistes et terroristes qui opèrent dans plusieurs parties de la sous-région. C’est pourquoi l’alerte sonnée par Alioune Tine doit être prise très au sérieux, car il y a des risques réels de guerre civile dans ce pays, vu l’extrême polarisation politique et les grandes tensions sociales actuelles.
 
En conséquence, le régime, Monsieur Macky Sall en premier, et l’opposition, Monsieur Ousmane Sonko en particulier, doivent mettre les intérêts supérieurs du pays au-dessus des intérêts partisans ou personnels pour trouver le chemin de la paix et préserver la stabilité de notre pays.
Demba Moussa Dembélé
Economiste
 
 
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