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États-Unis : La COVID-19 pourrait faire encore 150 000 morts d’ici février

Jeudi 3 Décembre 2020

Autant d’habitants du pays le plus riche de la planète meurent aujourd’hui qu’au pire de la première vague au printemps, dépassant largement les 2000 morts quotidiens ces derniers jours et portant le bilan officiel à plus de 273 000 décès, selon l’université Johns Hopkins.
 
L’épidémie est en réalité pire que pendant la première vague : alors que les médecins savent mieux traiter la maladie et quels patients peuvent être suivis à la maison au lieu d’occuper un lit d’hôpital, 100 000 personnes sont hospitalisées de la COVID-19, contre 60 000 aux pics d’avril et de juillet, selon le Covid Tracking Project.
 
Contrairement aux pics précédents, le coronavirus circule partout.

Les tableaux de bord de plusieurs institutions peignent la carte des États-Unis en rouge d’une côte à l’autre. La moitié des États affichent une incidence supérieure à 400 cas par semaine pour 100 000 habitants, soit le seuil auquel le reconfinement avait été décidé en France.
 
Mais peu d’États envisagent un reconfinement, et les restrictions ne sont réimposées qu’en ordre dispersé, en l’absence de stratégie nationale de la part du président Donald Trump, focalisé sur les vaccins.
 
Le pire des hivers
 
« La réalité est que décembre, janvier et février seront des temps difficiles », a prévenu mercredi le directeur des Centres de lutte contre les maladies (CDC), Robert Redfield. « Ce sera la période la plus difficile de l’histoire de la santé publique dans ce pays ».
 
« Malheureusement, avant février, nous pourrions approcher des 450 000 Américains » morts, a-t-il averti.
 
Selon la moyenne de modèles épidémiologiques compilés par les CDC, les 300 000 morts seront atteints d’ici début 2021. Un chiffre dont on sait par ailleurs qu’il sous-estime la réalité : en comptant les morts mal diagnostiqués et indirects, ce bilan a été atteint en octobre.
 
Pas de coordination nationale
 
Les masques sont désormais obligatoires dans la majorité des États-Unis, des gouverneurs récalcitrants ayant fini par céder à l’automne.
 
Mais dans le patchwork de règles locales, un fait domine : les commerces, restaurants et lieux de culte restent dans de nombreux endroits ouverts, avec plus ou moins de conditions, et les seuls gouverneurs ayant imposé un couvre-feu sont ceux de Californie et de l’Ohio.
 
Localement, villes et comtés ont agi, restreint les restaurants aux terrasses, refermé les écoles comme à New York. Plusieurs comme Chicago ont demandé aux habitants de rester chez eux, sauf pour des déplacements essentiels, mais généralement sans caractère coercitif.
 
La décentralisation est une fierté américaine, mais en l’occurrence une faiblesse, dit en substance Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses, en regrettant que tant de lieux de rassemblements restent ouverts.
 
« La situation est grave. Il ne serait pas malvenu de fermer temporairement les bars », a-t-il dit sur Fox News mercredi.
 
Mais rien ne semble émouvoir certains responsables politiques. Le gouverneur républicain de la Floride, État qui a connu et semble avoir passé son pire pic en novembre, a exclu toute nouvelle restriction.
 
Obama se fera vacciner
 
L’administration Trump prévoit d’avoir vacciné environ 20 millions de personnes en décembre avec les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, en cas de feu vert du régulateur, et 80 millions de plus en janvier et février.
 
« Le vaccin sera l’outil le plus important pour combattre le Covid, mais il ne va pas changer les choses du jour au lendemain », a tweeté Tom Frieden, ancien directeur des CDC.
 
L’immunité collective et un début de retour à la normale pourraient apparaître vers avril, mai ou juin, selon le docteur Fauci, c’est-à-dire que 70 à 75 % des Américains pourront alors avoir été vaccinés.
Encore faut-il qu’ils veulent du vaccin.
 
Pour convaincre de son innocuité, les trois anciens présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton ont dit qu’ils se feraient volontiers vacciner publiquement. (AFP)
 
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