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Après sa disgrâce, la solitude protégée d’Abdelaziz Bouteflika à Alger

Lundi 20 Septembre 2021

La dernière apparition publique de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, dont la mort, à l’âge de 84 ans, a été annoncée à Alger dans la soirée du vendredi 17 septembre, remonte au 2 avril 2019. Vêtu d’une gandoura à la mode marocaine, M. Bouteflika, au pouvoir depuis avril 1999, remettait d’un geste laborieux sa démission au président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, en présence du président du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui allait assurer l’intérim.
 
La scène, pathétique, signait la fin d’une époque, celle où le pouvoir s’identifiait à celui qui incarna l’Algérie de l’après- « décennie noire » des années 1990. Elle survenait après des semaines d’un puissant mouvement de contestation populaire pacifique, le Hirak, mobilisé à partir du 22 février autour du refus d’un cinquième mandat pour un chef d’Etat en fauteuil roulant et souffrant de sérieuses difficultés d’élocution. La disgrâce avait été précipitée par le lâchage de l’armée, qui exigeait d’acter l’état d’incapacité du président, enterrant ainsi les ultimes tentatives du cercle présidentiel pour lui ménager une sortie moins abrupte. …
 
Politiquement, Bouteflika est en fait mort le 22 février 2019 avec le début du Hirak. Le mouvement, qui a mobilisé des centaines de milliers d’Algériens à Alger et dans les grandes villes du pays, est progressivement passé d’un rejet du cinquième mandat à l’exigence d’un changement de régime. Le Covid-19 et une répression tous azimuts ont toutefois fini par réduire le bilan du Hirak au seul départ de Bouteflika, assorti de la vague d’emprisonnement de ses proches. (Le Monde)
 
 
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