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Affaire Soro en Côte d’Ivoire: « les procédures restent en cours », selon le gouvernement

Jeudi 23 Avril 2020

Guillaume Soro et Alassane Ouattara, du temps de l'entente "père-fils"
Guillaume Soro et Alassane Ouattara, du temps de l'entente "père-fils"
« Les procédures engagées par la justice ivoirienne restent en cours » dans l’affaire Guillaume Soro, a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement ivoirien, au lendemain d’une décision en sa défaveur de la Cour de justice panafricaine.
 
« Le gouvernement n’a pas de commentaire à faire sur cette décision. Ce qu’il faut toutefois relever, c’est que les procédures engagées par la justice ivoirienne restent en cours », a déclaré dans un communiqué laconique le ministre ivoirien de la Communication et porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, déclinant tout autre commentaire.
 
Mercredi, la Cour africaine des droits de l’Homme a ordonné à la Côte d’Ivoire de suspendre son mandat d’arrêt contre l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, candidat à la prochaine élection présidentielle prévue en octobre, et de remettre en liberté 19 de ses proches emprisonnés depuis quatre mois.
 
Dans son arrêt, la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples, institution de l’Union africaine qui avait été saisie début mars par M. Soro et ses proches, « ordonne à l’Etat défendeur (la Côte d’Ivoire) de surseoir à l’exécution du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro », de « surseoir à l’exécution des mandats de dépôt » contre 19 de ses proches et leur remise en « liberté provisoire ».
 
Guillaume Soro, exilé en France, fait l’objet depuis fin décembre 2019 d’un mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne pour une tentative présumée d’« insurrection », et des « détournements de fonds publics », toutes accusations démenties par l’ex-chef de la rébellion des années 2000.
 
Il a salué mercredi cette « décision historique » dans laquelle la Cour africaine « reconnaît l’iniquité des poursuites » contre lui.
 
Les 19 proches de M. Soro sont accusés par la justice ivoirienne de complicité à divers degrés: il s’agit de cinq députés et de membres de son parti, dont d’anciens ministres, ainsi que deux de ses frères.
 
La Cour a donné 30 jours à l’Etat ivoirien pour exécuter l’arrêt. Sa décision n’est pas susceptible d’appel.
 
M. Soro, 47 ans, avait dès le début qualifié cette affaire d’« opération » pour l’écarter de la course à la présidentielle, pour laquelle il était vu comme un challenger sérieux par les analystes politiques.
 
Longtemps allié du président Alassane Ouattara, qu’il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro était devenu Premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale, avant de se brouiller puis de rompre avec le chef de l’Etat début 2019, ce dernier voulant brider ses ambitions présidentielles, selon les observateurs. (AFP)
 
 
 
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