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Tensions à Nantes en marge de l'hommage à Steve Maïa Caniço

Samedi 3 Août 2019

PARIS (Reuters) - Des heurts ont éclaté samedi entre manifestants et forces de l'ordre en marge d'une manifestation à Nantes organisée pour dénoncer les violences policières après la mort de Steve Maïa Caniço dans la nuit du 21 au 22 juin.
 
Le corps de l'animateur scolaire âgé de 24 ans, disparu la nuit d'une opération de police controversée pendant la Fête de la musique, a été retrouvé lundi dans la Loire.
 
Les premiers incidents se sont produits vers 14h00 devant la préfecture de Loire-Atlantique, certains manifestants, habillés de noir, cherchant à entrer dans la cour du bâtiment. Les policiers ont répondu en tirant des grenades de gaz lacrymogène pour les disperser.
 
Du mobilier urbain a été dégradé. Des manifestants ont érigé en début d'après-midi des barricades avec des chaises et des barrières dans le Cours Saint-André. Certaines ont été incendiées, tout comme des palettes qui se trouvaient dans un chantier.
 
Les débordements se sont poursuivis près du château des ducs de Bretagne, où des vitrines de commerçants ont été taguées et fracassées. Les manifestants sont ensuite revenus près de la place du Commerce où ils ont à nouveau érigé des barricades qu'ils ont enflammées avant de se disperser.
 
Trente-quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue depuis le début de journée pour port d'objets prohibés, notamment des armes par destination, jets de projectiles contre les forces de l'ordre, ainsi que pour avoir incendié du mobilier urbain, selon la préfecture.
 
Un premier rassemblement en hommage à Steve Maïa Caniço s'était passé dans le calme dans la matinée sur les berges de la Loire, où le jeune homme a disparu lors de la Fête de la musique.
 
La préfecture de Loire-Atlantique a interdit toute manifestation dans certaines zones du centre-ville entre 10h00 et 20h00, disant craindre des violences de la mouvance anarchiste et des black blocs.
 
L'USAGE DE LA FORCE "JUSTIFIÉ"
 
Le dispositif de sécurité sur place est comparable à celui mis en oeuvre lors des samedis de manifestation de "Gilets jaunes".
 
La famille et les amis du jeune homme n'ont pas pris part aux rassemblements de samedi, ne souhaitant pas s'associer à des violences, si jamais la situation dégénérait, a annoncé l'avocate de la famille Cécile de Oliveira sur France info.
 
Les conclusions du rapport de l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) sur les circonstances de la mort du jeune homme ont contribué à alimenter la colère contre les violences policières, dénoncées lors des manifestations de "Gilets jaunes", ou, dernièrement, contre des manifestants écologistes.
 
La police des polices a estimé que l'usage de la force, avec des lancers de grenades et des tirs de lanceur de balle de défense (LBD) le soir de la Fête de la musique "était justifié et n'est pas apparu disproportionné".
 
"Aucun élément ne (permet) d'établir un lien direct entre l'intervention des forces de l'ordre et la disparition de Steve Maïa Caniço", a-t-elle conclu.
 
Les deux juges d'instruction saisis dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire contre X du chef d'homicide involontaire ont demandé le dépaysement du dossier, a annoncé le procureur général près la cour d'appel de Rennes, confirmant une information de Libération. La requête a été transmise à la Cour de Cassation.
 
"La poursuite des investigations va nécessiter de rechercher toutes les responsabilités dans la mort du jeune homme et donc, potentiellement, celles de partenaires institutionnels habituels du tribunal de grande instance de Nantes", a écrit le procureur Jean-François Thony dans un communiqué.
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