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RDC: un prêtre opposé au maintien de Kabila entendu par le parquet

Jeudi 28 Décembre 2017

Kinshasa - Le doyen des curés de Kinshasa a été entendu mercredi par la justice pour avoir appelé les prêtres de la capitale de la République démocratique du Congo à sonner les cloches pendant 15 minutes toutes les semaines afin d'exiger le départ du président Joseph Kabila.

"L'abbé Vincent Tshomba a été entendu par un magistrat du parquet de Kalamu pendant trois heures", a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Me Georges Kapiamba. L'interrogatoire a tourné autour "de prétendus tapages nocturnes".

Dans une plainte l'avocat d'Unana, un petit parti proche de la majorité, a écrit qu'un de ses cadres souffre de problèmes cardiaques provoqués par "des nuisances sonores" des cloches d'une paroisse catholique du centre de Kinshasa. Le parquet prévoit une confrontation entre les parties pour vendredi.

Début décembre, l'abbé Tshomba, curé d'une paroisse d'un quartier populaire du centre-ville, avait demandé aux prêtres de la capitale de sonner les cloches de leurs églises chaque jeudi pendant 15 minutes à partir de 21h00 (20h00 GMT).

Il avait pour objectif d'exiger l'application de l'accord du 31 décembre 2016 conclu par la majorité et l'opposition sous la médiation des évêques catholiques.

Cet accord prévoit la tenue de la présidentielle au plus tard "fin 2017" et doit aboutir au départ du président Kabila, dont le mandat a expiré le 20 décembre 2016.

La Constitution lui interdit de se représenter, mais l'autorise à rester au pouvoir jusqu'à l'élection de son successeur.

Les jeudis 14 et 21 décembre, la majorité des paroisses catholiques avaient fait sonner les cloches. Au même moment, dans la majorité des quartiers de Kinshasa, la population se livrait à un concert des casseroles, de sifflets, de vuvuzela et de klaxons.

De son côté, le 17 décembre, un comité de laïcs catholiques a invité la population à une marche le 31 décembre 2017 "pour libérer l'avenir du Congo", estimant que les autorités n'ont pas répondu aux "conditions préalables" à l'organisation d'élections "réellement crédibles".

Plusieurs partis d'opposition ont apporté leur soutien à cet appel, dont le Mouvement de libération du Congo (MLC) de l'ancien vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba.

Le MLC a fustigé "la confusion créée par le calendrier électoral indigeste" qui prévoit la tenue de la présidentielle le 23 décembre 2018.

Jean-Pierre Bemba est détenu aux Pays-Bas où il a été condamné à 18 ans de prison par la CPI en juin 2016 pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003, en Centrafrique. (AFP)
 
 
 
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