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Les taxis à leur tour mobilisés, opérations escargot dans toute la France

Lundi 29 Janvier 2024

Les taxis ont perturbé lundi plusieurs axes majeurs un peu partout en France afin d'obtenir de l'Assurance maladie une renégociation du transport de patients, avec des opérations escargot à Paris, Marseille ou Bordeaux.

 

Quatre organisations nationales appelaient à cette mobilisation organisée en parallèle de celle des agriculteurs dans de nombreuses villes de France.

 

Le ministère de la Santé a reçu lundi après-midi les organisations de taxis, mais sans que la réunion ne permettent d'avancer, selon Bernard Crebassa, président de la fédération nationale des artisans de taxi (FNAT).

 

"Il n'y a eu aucune avancée. La Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) nous dit qu'il n'y a pas d'issue, et même qu'ils pourraient potentiellement intégrer un nouvel opérateur de transports si on n'était pas prêts à accepter les remises qu'ils nous demandent", a-t-il déclaré lundi en fin d'après-midi à l'AFP.

 

La Caisse nationale d'assurance maladie a maintenu de son côté que la "convention nationale type pour 2024" qui régit les tarifs était "économiquement plus intéressante" que la convention précédente.

 

"Une nouvelle négociation s'ouvre demain entre la Cnam et les principales fédérations nationales pour définir les tarifs 2025/2029", a-t-elle ajouté.

 

Les taxis protestent contre les tarifs du transport sanitaire et les dispositions de la dernière loi de finances de la Sécurité sociale, qui pousse au "covoiturage sanitaire" pour mutualiser les trajets des patients, afin de faire des économies.

 

Ils redoutent d'être contraints à des remises additionnelles sur leurs tarifs en cas de transport médical, qui représente souvent une partie importante de leur chiffre d'affaires.

 

À Lyon, entre 250 à 300 taxis ont ralenti la circulation sur le périphérique. Sur le véhicule de Pascal Wilder, président de la fédération du Rhône des Taxis Indépendants, on pouvait lire "les patients ne sont pas du bétail".

 

"Mettre des gens ensemble, qui ne se connaissent pas, qui ont des pathologies différentes, il y a un gros risque. Surtout avec des patients qui ont des problèmes d'immunité", a-t-il expliqué.

 

Pour Laurent Deshayes, vice-président de la Maison des Taxis du Rhône, exerce depuis 14 ans dans la métropole de Lyon, le transport de patients médicalisés représente 50 à 60% de sa clientèle.

 

"Le problème, c'est que si vous ne regroupez pas, les patients ne seront pas remboursés donc ça veut dire que nous, on ne sera pas payés. Ça veut dire qu'on va obliger les patients à attendre 1h, 2h, pour être regroupés", a-t-il expliqué.
 

- "On ne lâchera rien" -

 

"Plus ça va, plus on nous demande de faire des remises !", s'est indigné Éric Roulière-Laumonier, président du Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole et de la Gironde (STBMG). "On ne lâchera rien, on va aller jusqu'au bout pour revenir sur de bonnes bases", a-t-il dit.

 

En Île-de-France, une opération escargot des taxis a descendu l'A13 tôt le matin en direction de Paris.

 

En Nouvelle-Aquitaine, quelque 500 taxis se sont mobilisés, selon les organisateurs et la préfecture, pour une opération escargot sur la rocade de Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l'Espagne déjà bloqué la semaine dernière par plusieurs centaines d'agriculteurs en colère.

 

Dans les Bouches-du-Rhône, des taxis ont mené deux opérations escargot lundi matin: un cortège en direction de la préfecture dans le centre de Marseille et un autre sur l'autoroute A8 près d'Aix-en-Provence, compliquant la circulation.

 

D'autres manifestations ont été organisées à Brest, Quimper, Blois, Châteauroux, Orléans, Tours ou encore Toulouse, où l'antenne locale de l'Union nationale des taxis (UNT) revendique "plus de 400" manifestants qui ont notamment bloqué les accès à l'aéroport de Blagnac.

 

Les transports médicaux ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d'euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l'année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL).

 

Près de 15% des trajets sont déjà partagés. L'idée est de réduire le coût des trajets pour la Sécurité sociale à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027, ainsi que la pollution. [AFP]

 

 

 

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