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La tentative de "coup d'Etat" en Guinée équatoriale organisée en France, selon Malabo

Mercredi 10 Janvier 2018

Malabo (Guinée équatoriale) - La tentative de "coup d'Etat" que Malabo a dit avoir déjoué le mois dernier a été organisée en France, a affirmé mercredi le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères tout en excluant une implication des autorités françaises dans cette affaire qui comporte de nombreuses zones d'ombre.

"La stratégie a été organisée sur le territoire français", a déclaré M. Agapito Mba Mokuy lors d'une conférence de presse, sans donner plus de précisions. Il a fait cette déclaration en français, interrogé dans cette langue par l'AFP. En espagnol, le ministre a utilisé le conditionnel à ce propos.
"Ca n'a rien à voir avec le gouvernement français", a-t-il souligné. "Nous allons coopérer avec la France dès que nous aurons plus de renseignements".

Les relations bilatérales sont tendues depuis que la justice française a ouvert un procès et condamné en octobre le fils du président équato-guinéen, Teodorin Obiang, à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende avec sursis dans l'affaire des "biens mal acquis".

M. Mokuy a aussi déclaré que "27 terroristes ou mercenaires" avaient été arrêtés à la suite de la tentative de "coup d'Etat" que Malabo affirme avoir déjoué fin décembre et que les mercenaires accusés d'y être impliqués seraient encore "environ 150" sur le territoire équato-guinéen, "à la frontière" avec le Cameroun.

Mardi, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra s'est rendu à Malabo pour "apporter tout le soutien" de la Centrafrique à son voisin, a-t-on déclaré à la présidence de la RCA.

Des Centrafricains font partie de "mercenaires" interpellés par la police camerounaise - aux côtés de Tchadiens et de Soudanais - du côté camerounais de la frontière avec la Guinée équatoriale le 27 décembre, selon des sources sécuritaires camerounaises.

"Nous devons savoir si les Centrafricains interpellés ont des vrais ou des faux passeports centrafricains", a indiqué la présidence à Bangui.

De nombreuses questions restent posées sur cette affaire alors que l'accès à l'information est difficile sur la partie continentale du pays où se serait passée la tentative de déstabilisation du régime du président Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1979 et âgé de 75 ans.

M. Mokuy est en outre revenu mercredi sur la libre-circulation en Afrique centrale, suspendant la participation de la Guinée équatoriale à cet accord alors que la décision avait été ratifiée à l'unanimité en octobre par les six pays de la zone après une quinzaine d'années de débat.

"La libre circulation ne veut pas dire que vous pouvez circulez comme vous voulez. Il faut avoir un passeport biométrique, (un) passeport Cémac (l’organisation régionale), (un) passeport sécurisé. Tant que toutes ces conditions ne sont pas remplies et compte tenu de ce qu'il s'est passé en Guinée équatoriale, nous disons (qu'il faut) pour circuler dans notre pays aller dans nos ambassades", a indiqué M. Mokuy.

Mercredi 3 janvier, la Guinée équatoriale avait déclaré avoir déjoué un "coup d'Etat". Selon Malabo, un groupe de mercenaires étrangers avait voulu le 24 décembre attaquer le chef de l'Etat, Teodoro Obiang Nguema, qui se trouvait dans son palais de Koete Mongomo (à une cinquantaine de km du carrefour des trois frontières entre le Gabon, la Guinée et le Cameroun).

La Guinée équatoriale, un des plus gros producteurs de pétrole d'Afrique subsaharienne, mais dont la grande majorité de sa population vit dans la pauvreté, a connu une histoire agitée de coups et tentatives de coups d'Etat depuis son indépendance de l'Espagne en 1968.
 
 
 
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