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Gilets jaunes: Castaner et Le Maire seront entendus par le Sénat

Dimanche 17 Mars 2019

PARIS (Reuters) - Les ministres français de l'Intérieur et de l'Economie, Christophe Castaner et Bruno Le Maire, seront entendus mardi par le Sénat, trois jours après les violences qui ont émaillé le 18e samedi de mobilisation des "Gilets jaunes" à Paris.
 
Une réunion était par ailleurs organisée dimanche après-midi autour du Premier ministre Edouard Philippe, a annoncé Matignon.
 
Cette réunion, en présence de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, du ministre de l'Intérieur et de Laurent Nunez son secrétaire d’Etat, devait commencer à 17h30.
 
Les violences et les incidents de samedi ont abouti à 200 gardes à vue à Paris et causé des dégâts matériels importants aux Champs-Elysées, l'artère commerciale la plus célèbre de la capitale française.
 
Au total, 274 personnes ont été interpellées à Paris et "une soixantaine" de manifestants ont été blessés ainsi que 29 membres des forces de l'ordre, précise la préfecture de police de la capitale.
 
Les commissions des lois et des affaires économiques du Sénat précisent dans un communiqué qu'"au vu de ces événements d’une réelle gravité", elles entendront les deux ministres mardi prochain à 16h30 "sur les moyens mis en place pour faire face à ces troubles et sur les conséquences de ces nouvelles dégradations sur la situation du commerce et l’attractivité économique de notre pays".
 
Le président de la République Emmanuel Macron, interrompant un week-end à la neige, a appelé samedi soir à la prise de "mesures fortes (...) dans les meilleurs délais" pour prévenir une réitération de ces violences lors d'une prochaine journée de mobilisation.
 
"CONTROVERSE"
 
La réunion ministérielle à Matignon devrait permettre un renforcement des mesures de maintien de l'ordre public en attendant que la loi dite "anticasseurs" soit validée par le Conseil constitutionnel, a laissé entendre la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn lors de l'émission "Le Grand jury" organisée par RTL, Le Figaro et LCI.
 
"Il y a une réunion pour voir si des mesures complémentaires (à la loi anticasseurs) sur la façon dont l'ordre est maintenu pourront être prises (...)", a-t-elle déclaré.
 
Elle a ajouté que ces mesures devraient être annoncées "rapidement" sans donner de date.
La constitutionnalité de la loi "visant à renforcer et garantir le maintien de l'ordre public lors des manifestations", dite loi anticasseurs, adoptée mardi dernier par le Parlement, est en cours d'examen par le Conseil constitutionnel.
 
Elle comporte un certain nombre de dispositions prêtant à controverse, notamment la possibilité d'interdire administrativement à une personne de manifester ou la création d'un nouveau délit de dissimulation volontaire du visage passible d'une peine d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende.
 
"Quand on arrive avec un sac à dos plein d'armes, on devrait être en mesure d'arrêter des gens et de les punir. Aujourd'hui, ce n'est pas possible. Cette loi est absolument nécessaire", a estimé Agnès Buzyn.
 
Elle a souligné la difficulté d'appréhender les casseurs qui arrivent par petits groupes de cinq ou six personnes et par des chemins très divers sur un lieu de manifestation.
 
La commission des lois et la commission des affaires économiques du Sénat indiquent vouloir procéder chacune à des auditions complémentaires à celles des deux ministres. Les noms des personnalités seront précisés "dans les prochains jours".
 
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