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En quête d’un premier ministre, Macron réunit plusieurs partis mardi

Lundi 9 Décembre 2024

Les ténors des partis politiques en France, hors extrême droite et gauche radicale, sont conviés mardi après-midi pour une réunion avec le président français Emmanuel Macron afin d’avancer sur une « méthode » permettant à un futur gouvernement d’être constitué, et surtout de survivre à une censure.

 

Après une courte trêve consacrée à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron avait repris lundi ses consultations afin de nommer un nouveau premier ministre.

 

Il a invité les chefs de parti — hors Rassemblement national (RN-extrême droite) et La France Insoumise (gauche radicale) — et de groupe parlementaire à l’Élysée autour d’une même table à partir de 14 h locales mardi, après avoir consulté séparément différentes forces politiques depuis vendredi.

 

« L’idée c’est que […] le président de la République puisse faire une forme de synthèse » des rencontres des derniers jours « et travailler à une forme d’accord de méthode sur comment on peut discuter dans les jours à venir », a résumé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier sur France Info.

 

« Un pas »

 

Les socialistes et les communistes, membres du Nouveau Front populaire avec La France insoumise, enverront également leurs représentants.  

 

« Comment sauver le soldat Macron et le Macronisme avec », a tancé sur X Eric Coquerel, cadre de LFI à l’Assemblée, à l’adresse des autres forces de gauche.  

 

Le président du groupe communiste André Chassaigne a lui annoncé une réunion des chefs du NFP à l’Assemblée mardi à 9 h locales.

 

La cheffe de l’extrême droite française Marine Le Pen et le président du RN Jordan Bardella ne seront pas non plus à l’Élysée. L’entourage du chef de l’État estime que le parti lepéniste et LFI ont fait valoir qu’ils ne souhaitaient pas trouver de compromis.

 

Cette réunion ne devrait toutefois pas être le lieu pour plancher sur une plateforme programmatique, et cette tâche ardue resterait confiée au futur premier ministre, alors que plusieurs noms circulent.

 

Issu de la droite, l’ancien commissaire européen Michel Barnier, en fonction depuis seulement trois mois, a été contraint jeudi de démissionner, après un vote de censure à l’Assemblée nationale.

 

La gauche continue de demander un chef de gouvernement issu de ses rangs, mais plusieurs noms provenant du bloc central circulent également.  

 

« On a fait un pas ce matin », a affirmé le patron du parti communiste Fabien Roussel, venu avec la « volonté de trouver des solutions » mais sans « mettre des préalables », pas même celui d’un premier ministre de gauche, au contraire des socialistes, qui l’exigent.

 

« Situation d’urgence »

 

Les députés indépendants ont eux demandé « quelque chose qui regroupe les différentes sensibilités », et surtout « que ça soit rapide, parce que le pays est dans une situation d’urgence », a résumé leur vice-président Christophe Naegelen.

 

Si tout le monde semble souhaiter une solution rapide, les précédents incitent à la prudence : il avait fallu 51 jours à Emmanuel Macron pour choisir Michel Barnier, et plusieurs semaines dans le cas de ses prédécesseurs Gabriel Attal et Elisabeth Borne.

 

Le centriste François Bayrou, préoccupé par « une situation que pas un citoyen français ne peut accepter de voir perdurer ou se complexifier », ne revendique pas le poste mais presque : « Si je peux aider à ce qu’on sorte de tout ça, je le ferai ».

 

Offre de service accueillie par une levée de boucliers à gauche. Le social-démocrate Raphaël Glucksmann a jugé sur France 2 que le centriste « enverrait le message de la continuité politique ».

 

« Lignes rouges » 

 

Or, la gauche réclame sa part du pouvoir. « Si ce n’est pas un premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement », a averti le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur France Inter.

 

Ce scénario se heurte toutefois à plusieurs « lignes rouges ». À commencer par celles de l’homme fort de la droite Laurent Wauquiez, qui balaye dans Le Figaro « une hypothèse pas crédible ».

 

Le numéro un du Parti socialiste Olivier Faure a pourtant proposé vendredi des « concessions réciproques » au président français.

 

Mais ce début d’ouverture a réveillé l’ire de La France Insoumise, qui a instruit tout le week-end le procès en déloyauté de ses alliés. « Faure ne décide pas tout seul », a tonné le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon dans la presse italienne et espagnole. [AFP]

 
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