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EUROPÉENNES: Loiseau sur une liste d'extrême-droite, railleries de l'opposition

Mardi 23 Avril 2019

PARIS (Reuters) - La tête de liste de La république en marche (LaRem) aux européennes, Nathalie Loiseau, a été la cible de l'opposition mardi après des révélations selon lesquelles elle s'est engagée dans sa jeunesse aux côtés de militants d'extrême droite.
 
L'ancienne ministre des Affaires européennes se serait présentée en 1984, le temps d'une élection, alors qu'elle était étudiante à Sciences-Po Paris, sous l'étiquette de l'UED, un syndicat issu du Groupe union défense (GUD), prônant l'union des droites, a révélé lundi le site d'information Mediapart.
 
Il s'agissait des élections des délégués étudiants au conseil de direction et à la commission paritaire de l'établissement.
 
Parmi les sept autres candidats sur cette liste, figurait Christophe Bay, un haut fonctionnaire ayant contribué officieusement au programme de la candidate du Rassemblement national (RN) en 2017, précise Mediapart.
 
La candidate aux élections européennes, qui se présente comme un rempart contre Marine le Pen, chef de file du RN aux élections de mai prochain, a d'abord nié les faits avant de répondre qu'elle avait "complètement oublié cet épisode".
 
Elle a expliqué au site d'information avoir été "approchée pour participer à une liste qui voulait accentuer le pluralisme à Sciences-Po, et qui cherchait des femmes" et ne s'est pas "plus que cela intéressée à cette liste".
 
"J'aurais sans doute dû regarder de plus près de quoi il s'agissait", a-t-elle dit à Mediapart. "Si ceux qui étaient sur la liste avaient un agenda extrémiste, je ne les ai pas fréquentés, je ne l'ai pas perçu, et si c'est le cas c'est une erreur. Si j'avais identifié des membres du GUD sur cette liste, évidemment que je n'aurais pas accepté d'y figurer."
 
"ERREUR DE JEUNESSE", SELON UNE DÉPUTÉE LAREM
 
"Pas surprenant qu'elle ne veuille débattre qu'avec Jordan Bardella, cela doit lui rappeler sa jeunesse !", a réagi la tête de liste de La France insoumise (LFI), Manon Aubry, sur Twitter.
 
"Je regrette de découvrir que Mme Loiseau a tenté de nier l'évidence avant d'être mise devant les faits", a dit sur Radio Classique la tête de liste des Républicains (LR), François-Xavier Bellamy.
Selon lui, "il faudrait montrer un peu plus d'humilité quand on a ces expériences passées."
 
"Comment mettre en scène cet espèce de discours moralisateur qui voudrait opposer d'un côté les discours progressistes, populistes, quand soi-même on a eu ce type d'engagement dans sa jeunesse?", a-t-il ajouté.
 
Selon la tête de liste du Parti communiste français (PCF), Ian Brossat, qui s'est exprimé sur Twitter: "On a le droit de changer d'avis, mais pour une formation politique qui fait toute sa com' autour de l'idée qu'elle constitue LE rempart face à l'extrême-droite, ça fait drôle..."
 
La députée LaRem Sonia Krimi a déclaré mardi sur Sud Radio avoir été "choquée" d'apprendre que Nathalie Loiseau avait figuré sur une liste d'extrême droite, mais dit avoir compris ses explications.
 
"C'était une liste qui rassemblait la droite, peut-être était-elle comme Raphaël Glucksmann (candidat Place publique) qui veut rassembler la gauche", a-t-elle ajouté. "Je considère que c'est une erreur de jeunesse."
 
"Rien de mieux pour nuire Nathalie Loiseau qu’une erreur d’aiguillage qui remonte à 35 ans ? Rassurant, non ? Toute sa vie de fonctionnaire et de politique démontre son aversion pour les extrémismes", a réagi sur Twitter le chef de file des députés LaRem, Gilles Le Gendre.
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