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Des milliers de "Gilets jaunes", deux jours après les annonces de Macron

Samedi 27 Avril 2019

PARIS (Reuters) - Plusieurs milliers de personnes participaient samedi, en France, aux premières manifestations de "Gilets jaunes" organisées depuis les annonces d'Emmanuel Macron, qui a dévoilé jeudi un train de mesures censées répondre au malaise social.
 
Le ministère de l'Intérieur a recensé 5.500 manifestants dans tout le pays à 14h00 (12h00 GMT), un chiffre en repli par rapport à la semaine dernière - 9.600 personnes avaient alors été comptabilisées à la même heure.
 
Aucun incident majeur, comme ceux du mois de décembre ou de la mi-mars, n'est venu perturber ce 24e samedi consécutif de mobilisation des "Gilets jaunes", qui ont cette fois choisi Paris et Strasbourg comme principaux points de ralliement.
 
Dans le chef-lieu du Bas-Rhin, environ 2.000 personnes se sont rassemblées, selon la préfecture. Les forces de l'ordre ont fait usage, à plusieurs reprises, de gaz lacrymogène pour les disperser aux abords du quartier du Parlement européen, où les cortèges étaient proscrits par arrêté préfectoral.
 
"RIC en toutes matières, RIC dans la constitution", pouvait-on lire sur certaines banderoles appelant à l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne - une innovation constitutionnelle qu'Emmanuel Macron a balayée lors de la première grande conférence de presse de son mandat, jeudi.
 
Dans un communiqué, la préfecture du département a fait état de "nombreuses dégradations", en particulier de mobilier urbain, et de cinq interpellations.
 
A Paris, les manifestants ont suivi deux parcours distincts, dont l'un est passé par le siège de plusieurs grands médias nationaux, accusés de donner une image biaisée du mouvement, comme Radio France, TF1-LCI, France Télévisions et BFM TV.
 
"ÉVÉNEMENT"
 
Le second cortège, partant du quartier de Montparnasse en direction de la place d'Italie, a réuni des "Gilets jaunes", des syndicalistes, principalement de la CGT, et des personnalités politiques, parmi lesquelles Jean-Luc Mélenchon, sous le mot d'ordre commun "Face à une attaque globale, riposte générale".
 
"C'est la première fois qu'il y a un appel de cette nature, c'est-à-dire des organisations syndicales, des associations et des mouvements politiques", a déclaré le chef de file de la France insoumise, dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook. "Je tenais à tout prix à être là au moment où ça commence."
 
Au total, 2.600 "Gilets jaunes" ont défilé dans la capitale, un chiffre auquel il faut ajouter les 3.500 personnes qui se sont jointes au cortège, plus traditionnel, de la CGT, selon le décompte du ministère de l'Intérieur.
 
La préfecture de police a dit à Reuters avoir procédé à 11 interpellations et 8.920 contrôles préventifs.
 
Ils étaient également plusieurs centaines de manifestants à Bordeaux, Marseille ou Lyon.
Dans la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes, une trentaine de véhicules ont par ailleurs participé dans la matinée à une opération escargot sur le périphérique afin de protester contre le passage à 70km/h de la vitesse maximale, provoquant d'importantes perturbations dans toute l'agglomération.
 
Les trois précédents samedis du mois d'avril, les autorités avaient recensé entre 22.000 et 31.000 manifestants, loin des près de 300.000 comptabilisés le 17 novembre.
 
Jeudi, Emmanuel Macron a annoncé, entre autres, une baisse de cinq milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, une réindexation des retraites sur l'inflation et la suspension des fermetures d'écoles et d'hôpitaux, autant de mesures présentées comme le fruit du "grand débat national" du premier trimestre 2019.
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