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De Nairobi à Accra, les Africains sonnent la mobilisation pour faire face au changement climatique

Vendredi 15 Mars 2019

L’Afrique ne génère que "4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre" mais "65% de la population africaine est considérée comme étant directement touchée par le changement climatique".
 
Selon la Banque mondiale, "le changement climatique pourrait faire plonger des millions d’Africains dans la pauvreté à l’horizon 2030". "Depuis 1970, l’Afrique a connu plus de 2000 catastrophes naturelles, dont près de la moitié au cours des dix dernières années seulement. Ces événements ont touché plus de 460 millions de personnes et causé le décès de 880 000 d’entre elles."
 
La lutte contre le réchauffement climatique est devenue une préoccupation quotidienne pour les Etats africains qui financent déjà l’atténuation et l’adaptation au réchauffement climatique. Une dynamique qui doit être intensifiée pour faire face au doublement de sa population d'ici 2050 – elle dépassera les deux milliards – et une urbanisation galopante. En 2040, l’Afrique comptera un milliard de personnes vivant dans les villes, deux fois plus qu'aujourd'hui.  
 
"Si l'Afrique est l'un des plus faibles contributeurs aux émissions mondiales, elle montre la voie à suivre en atténuant et en s'adaptant aux impacts climatiques grâce à des initiatives d'action pour le climat", rappelle le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
 
"En termes d'action climatique, souligne-t-on par ailleurs à la CCNUCC, 2019 est déjà saluée comme l'année de l'ambition, puisque le monde a jusqu'en 2020 avant que les pays ne reviennent à la table des négociations pour réviser leurs plans d'action nationaux sur le climat (Contributions déterminées au niveau national, CDN)".
 
Le Kenya s'engage à lutter contre la déforestation
 
Cette année cruciale démarre sur les chapeaux de roue pour le continent africain. Le One Planet Summit, qui se tient le 14 mars 2019 à Nairobi, la capitale kényane, est le premier grand rendez-vous régional et africain de la coalition qui vise à mobiliser des acteurs étatiques et non-étatiques autour de la cause climatique.
 
One Planet Summit, co-présidé par le président kényan Uhuru Kenyatta et son homologue français Emmanuel Macron, a l'ambition de souligner "le rôle unique de l’Afrique en tant que partenaire mondial faisant face tant à des défis qu’à des opportunités, notamment dans le domaine des solutions innovantes en matière d’adaptation et de résilience", peut-on lire sur le site de l’événement.
 
Face à ses homologues malgaches, Andry Rajoelina, et congolais (RDC), Félix Tshisekedi, le président kényan a ainsi annoncé que son pays s'engageait à augmenter sa couverture forestière de 10% d'ici 2022. 
 
« Mon administration a défini des objectifs clairs dans le cadre de la Stratégie nationale pour la croissance verte afin d'atteindre les Objectifs mondiaux de développement durable. Je promets que le Kenya augmentera sa couverture forestière de10% d'ici 2022, apportant ainsi sa contribution en tant que membre de la communauté mondiale. »
 
Multiplier les opportunités de financement 
 
A la veille de l'ouverture du One Planet Summit, la Banque mondiale a indiqué qu'elle mobiliserait "22,5 milliards de dollars (19,9 milliards d'euros)de financements pour des mesures d’adaptation et d’atténuation en Afrique entre 2021 et 2025".
 
La question du financement de la lutte contre le réchauffement climatique, notamment pour les pays africains, est l'un des points sensibles de l'Accord de Paris dont les règles d'application ont été édictées lors de la dernière COP24 à Katowice, en Pologne.
 
 Il en sera de nouveau question lors de la Semaine africaine du climat qui est prévue du 18 au 22 mars 2019 à Accra, la capitale du Ghana. Ce rendez-vous régional, qui abritera un forum d'investissement, est l'une "des étapes intermédiaires essentielles" avant le sommet sur le climat initié par les Nations unies et prévu en septembre 2019 à New York, aux Etats-Unis. Le One Planet Summit et la Semaine africaine du climat s'inscrivent dans un agenda climatique chargé.
 
La quatrième Assemblée des Nations unies pour l'environnement s'est ouverte le 11 mars 2019 au Kenya. De nombreux délégués et une vingtaine d'employés de l'ONU, qui ont péri le 10 mars 2019 dans le crash du Boeing 737 d’Ethiopian Airlines à destination de Nairobi, devaient y participer.  
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