
Des hommes armés ont ouvert le feu mardi sur un groupe de touristes dans le Cachemire indien, faisant au moins 24 morts selon la police locale, l’une des pires attaques visant des civils depuis des années.
« Au moins 24 personnes ont été tuées », a déclaré le haut responsable de la police du Cachemire. Aucun bilan officiel n’a encore été annoncé mais les autorités ont qualifié cette attaque de la pire contre des civils depuis des années.
Le chef du gouvernement local Omar Abdullah a déclaré que le bilan des victimes était « encore en cours de vérification ».
« Cette attaque contre des personnes qui nous rendent visite est une abomination », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« Ces terroristes lâches ont pris pour cible des touristes innocents sans armes qui étaient venus visiter le Cachemire », a déclaré Ravinder Raina, membre du BJP du premier ministre Narendra Modi, dans les médias indiens. « Certains touristes blessés ont été admis à l’hôpital local », a-t-il ajouté.
Le gouverneur de la région, Manoj Sinha – représentant de New Delhi dans la zone – a condamné « l’attaque terroriste lâche contre des touristes ». « Je garantis à la population que les responsables de cette attaque ignoble ne resteront pas impunis », a-t-il assuré. Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’attaque.
L’attaque a eu lieu à Pahalgam, une destination touristique populaire à environ 90 kilomètres de l’importante ville de Srinagar.
L’Inde compte environ 500 000 soldats déployés en permanence dans le territoire, bien que les combats ont diminué depuis que le gouvernement de Narendra Modi a révoqué l’autonomie limitée du Cachemire en 2019.
Insurrection
Depuis cette date, les autorités indiennes ont fortement promu cette région montagneuse comme destination touristique, tant pour le ski durant les mois d’hiver que pour échapper à la chaleur étouffante de l’été dans le reste de l’Inde.
Environ 3,5 millions de touristes ont visité le Cachemire en 2024, dont une majorité de touristes indiens, selon les chiffres officiels.
En 2023, l’Inde a accueilli une réunion du G20 sur le tourisme à Srinagar placée sous haute sécurité pour montrer que le calme était de retour, après la répression massive qui avait suivi l’annulation de l’autonomie limitée de la région par New Delhi en 2019.
De nombreux complexes touristiques sont en cours de développement, y compris certains situés près de la frontière fortement militarisée qui divise le Cachemire entre l’Inde et le Pakistan.
Des rebelles de la région à majorité musulmane mènent une insurrection depuis 1989. Ils réclament l’indépendance ou une fusion avec le Pakistan, qui contrôle une partie plus petite de la région du Cachemire et, comme l’Inde, revendique la région dans son intégralité.
L’Inde accuse régulièrement le Pakistan de soutenir les combattants. Islamabad nie cette accusation, affirmant seulement son soutien à l’autodétermination du Cachemire. [AFP]