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CEDEAO: A Accra, les masques tombent, Macky Sall, Faure Gnassingbé et Alassane Ouattara rejettent la limitation à 2 des mandats présidentiels.

Jeudi 16 Juin 2022

Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, deux des plus solides partenaires de la France en Afrique de l’Ouest, et le Togo ont dit niet à l’adoption d’un amendement de la CEDEAO qui voudrait limiter les mandats présidentiels à 2 unités dans l’espace communautaire ouest-africain. Pour l’économiste Cheikh Tidiane Dièye qui en a fait la révélation, c’est une honte pour notre pays.


Les présidents Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire, à gauche)et Macky Sall (Sénégal)
Les présidents Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire, à gauche)et Macky Sall (Sénégal)
Plusieurs dizaines de personnes tuées en Guinée lors des manifestations contre le 3e mandat de l’ex président Alpha Condé avaient accéléré la volonté de la CEDEAO de mettre un terme aux conflits qui naissent très souvent en Afrique de l’Ouest portant sur des velléités de manipulation des Constitutions pour passer outre au « système » des 2 mandats consécutifs non dépassables.
 
C’est donc pour bétonner le Protocole de bonne gouvernance démocratique que les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont soumis à leur propre attention un amendement à insérer dans le Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance afin d’institutionnaliser la norme des deux mandats.
 
Mais selon l’économiste Cheikh Tidiane Dièye, spécialiste des questions d’intégration communautaire, les présidents Macky Sall (Sénégal), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) et Faure Gnassingbé (Togo) ont rejeté ledit amendement au contraire des 12 autres Etats membres de la CEDEAO. Leurs réserves de non approbation ont été transmises à la réunion des ministres des Affaires étrangères qui planchait sur le sujet.
 
Le Protocole additionnel de la CEDEAO contenait déjà le principe de la non-modification des lois électorales 6 mois avant les scrutins. La limitation des mandats présidentiels à deux séquences devait compléter l’arsenal de la bonne gouvernance démocratique et électorale dans la zone communautaire.
 
Du reste, la posture des 3 porteurs de niet est loin d’être surprenante. En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara s’est octroyé le droit de finir son mandat en cours et de concourir à un autre à partir de 2025. Un droit que lui donne, selon lui, la Constitution ivoirienne. Elu pour la première fois en 2010, il obtient un second mandat en 2015 et promet de ne pas en briguer un 3e. Mais la mort brutale de son dauphin Amadou Gon Coulibaly le « contraint » à se représenter en 2020.
 
Le cas Faure Gnassingbé est, lui, beaucoup moins compliqué. Le fils d’Eyadema a pris le relais de son père en février 2005. Depuis il enchaîne les quinquennats (2005, 2010, 2015 et 2020) au grand dam de ses opposants neutralisés. Mais ceux-ci parviennent à lui arracher une modification constitutionnelle qui limite les mandats à deux unités. De fait, en 2025, Faure Gnassingbé aura toute latitude de briguer un 5e mandat. Et peut-être un 6e s’il parvient à remodifier la Constitution pour faire sauter définitivement la limitation.
 
Le cas de Macky Sall semble encore pire au vu des engagements naguère pris par le Président sénégalais. Entre l’organisation du référendum de mars 2016 censé régler définitivement la question des mandats (2 consécutifs), la sortie de son livre à la veille de la présidentielle de février 2019 dans lequel il assure que le prochain quinquennat (2019-2024) sera le dernier pour lui après le fameux septennat de départ (2012-2019) et ses ambigüités médiatisées sur son avenir après 2024, il a fini par mettre dans la tête de tous qu’il n’est pas prêt à renoncer au pouvoir, à respecter ses engagements publics et solennels du haut de ses fonctions de président de la république du Sénégal. Le rejet de cet amendement au protocole de la démocratie et de la bonne gouvernance de la CEDEAO semble acter définitivement sa décision de forcer le barrage constitutionnel et moral qui l’empêche de se représenter en février 2024.
 
Pour Cheikh Tidiane Dièye, la posture du Sénégal dans ce dossier est une honte qui ternit l’image du Sénégal et détruit sa réputation chèrement acquise de vitrine démocratique en Afrique et dans le monde.
 
Le 3 juillet, les chefs d’Etat de la CEDEAO se retrouveront à Abuja pour constater si les réserves du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Togo auront été levées. Sinon, l’amendement limitant les mandats présidentiels à deux sera jeté à la poubelle.
 
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 27/06/2022 12:58
En réalité, la volonté du Président de l'APR, de faire trois mandats et plus, date de ...2012. Il n'a jamais eu l'intention de ne faie que deux mandats, et son intention, sa volonté qu'il imposera par la force, à défaut qu'elle ne soit acceptée par les sénégalais, est de rester jusqu'en 2034! Il n'y a qu'à ré-examiner le comportement de ce personnage de l'histoire, pour bien comprendre:
- 03 Avril 2012/ Discours engagement envers tout un peuple: gouvernance vertueuse, chasse à la corruption, auto-interdiction du népotisme, ect... tout y est! sauf que dès 2012, il s'est passé tout le contraire. Pourquoi cette trahison envers tout un peuple? Par pure stratégie politicienne.
- Référendum de 2016: toujours dans la même stratégie politicienne, de faire passer le troisième et quatrième mandat, on fait semblant de donner des gages: "voyez, je ramène le mandat de 7 ans à 5 ans!"
Non seulement il ira jusqu'à le dire, mais même l'écrire: je ne ferai pas de troisième mandat! ceux qui le suivent où le connaissent auraient dû se méfier, car cet homme n'a jamais respecté sa parole et à toujours fait le contraire de ce qu'il a dit ou écrit!
- 2019: réélection Sujette à caution, ct comment se fait il qu'un président représentant environ 45% des voix soit élu avec 57%,? C'est un mystère qui n'a pas suscité beaucoup d'émotion apparemment, mais passons!
A partir de ce jour, interdiction formelle à tous les ministres et autres aperistes de parler du troisième mandat? On se demande bien pourquoi, mais motif officiel: on travaille! Ce qui en a fait rire plus d'un!
- 2022: déclarations claires et sans ambiguïté: "mon travail de Président est loin d'être terminé", quelques désignés d'office qui préparent le terrain sur le plan constitutionnel, sans ouvrir de véritable débats, mais laissant supposer qu'il y a une interprétation différente, ect... Refus de signer la chartre de la CEDEAO:le message est clair, et dans la lignée à laquelle nous a habitué de président, je dis une chose, et je fais ce que je veux! c'est à dire le contraire de ce que j'ai dis, et après? L'arbre est planté, il n'y aura plus qu'à ramasser les fruits! En même temps, on crée un climat d'insécurité ambiant, échauffant l'opposition qui ne peut que prendre des positions radicales et extrémistes, dont on sait qu'elles ne plaisent pas au peuple sénégalais, donc quel est le seul homme pour maitriser le chaos? Celui qui représente la stabilité, la paix dans le pays?
-2024: tout est en place, l'homme providentiel est connu de tous, avec lui, ce sera la paix et l'ordre, avec les autres, le chaos et le désordre, donc, ce troisième mandat, il sera pour le bien être de tout un peuple (il pourrait même rajouter à l'endroit de son peuple: "avec moi, vous êtes habitués à la misère, et il n'est jamais bon de changer ses habitudes!"
Et voila pourquoi on arrive à 2024 sans surprise aucune!
Me François JURAIN

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