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Sur l’ethnicisme, arrêtons les faux-semblants !

Jeudi 7 Juillet 2022

L'opposant Ousmane Sonko reçu au palais par le président de la république Macky Sall. C'était le temps de la trêve anti-Covid.
L'opposant Ousmane Sonko reçu au palais par le président de la république Macky Sall. C'était le temps de la trêve anti-Covid.
La politique au Sénégal se normalisera quand les hypocrisies, les oublis volontaires et les calculs sordides des politiciens et autres entrepreneurs du ventre seront capables, tous, de respecter la ligne rouge qui nous sépare de l’abîme. Les propos d’Ousmane Sonko à Bignona ne sont qu’une continuation, qu’une réponse à l’instrumentalisation délirante, obsessionnelle et dangereuse de la question casamançaise à des fins vilement politiciennes.
 
La plupart de ceux qui s’en émeuvent subitement ont été muets sur des éléments du même acabit qui ont pourtant garni les feuilles de certains journaux sous forme de feuilleton ; filière terroriste et rebelle, stigmatisations de compatriotes originaires du Sud, infiltration de manifestations politiques à Dakar par des indépendantistes venus du même endroit, témoignage de Guy Marius Sagna, caravane de rebelles casamançais en route pour rejoindre Dakar, les inepties sur ce registres sont abracadabrantesques. ll y a quelques jours, un responsable politique en mal d’audience et de reconnaissance a dit publiquement : « Ousmane Sonko n’est pas Sénégalais…» Qui, parmi tous ceux qui enragent hypocritement ou sincèrement aujourd’hui, s’en était ému un tant soit peu ?
 
Faudrait-il attendre que le président de la république Macky Sall soit directement accusé d’être la tête de gondole d’une campagne de « stigmatisation » contre nos parents et compatriotes de la région méridionale pour qu’autant d’indignations et de condamnations à géométrie variable s’enchaînent ?
 
Dans l’intérêt de la paix civile et du noble principe du « bon vouloir de vie commune » partagé par l’écrasante majorité des Sénégalais, il est justement du devoir du chef de l’Etat - notre Président à tous sans exception - d’être le garant de cette entente nationale, d’en assumer les contraintes, sans faiblesse, d’en être digne, au-dessus de tous. Macky Sall remplit-il cette fonction, ce devoir, cette exigence politique et morale vis-à-vis de la nation ? Chacun peut y répondre au regard des éléments factuels disponibles à foison dans l’espace public.
 
Pour que la politique reste dans les limites de la civilité, il est indispensable que la classe politique sérieuse et compétente accepte définitivement qu’il y a des propos et des actes qui ne feront que l’affaire des entrepreneurs infatigables du chaos et du désordre social. Les oppositions ont une part de travail à entreprendre et à institutionnaliser dans leurs pratiques politiques, c’est indiscutable. Mais  il appartient fondamentalement au président de la république de commencer par donner le bon exemple – celui du père fouettard juste et équitable entre tous ses enfants - en neutralisant ses propres franges faussement radicalisées et dont l’avidité à gagner la considération du prince en accumulant les responsabilités et prébendes qui en feraient des leviers indéboulonnables du pouvoir, est sans limites.
 
Ne pas le faire, c’est laisser la porte ouverte à tous les embrasements au cœur de notre société car personne n’acceptera de se faire sacrifier sur l’autel des irresponsabilités sombres que chaque pouvoir politique est capable de promouvoir pour ses intérêts de clan et de survie.
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1.Posté par Momar DIENG le 15/07/2022 12:43
Au-delà des tournures sémantiques et des jeux de sens, et comme vous m’interpellez, je vous parle concret et franc. Vous fuyez vos responsabilités à chaque fois que le débat public exige que vous les preniez. Sur cette question de l’ethnicisme, vous avez été un témoin direct à maintes reprises des dérives hâbleuses (un bien faible mot) de gens de chez vous. Vous et beaucoup d’autres de votre camp et même de la société civile avez toujours passé dessus ! Pourquoi ? Simplement parce que ces gens sont très souvent vos gens à vous.
Votre posture partisane vous emprisonne assez pour que vous n’ayez jamais le courage de violer l’implicite « mort d’ordre » visant à transformer le filon ethniciste en opportunité politicienne. La réalité la plus incontestable dans notre pays aujourd’hui, c’est que le président de la république n’est le « garant » que de ses propres intérêts, de ceux de son camp, de ses alliés, de ses amis. Ça, par contre, c’est un vrai problème !

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