La scène, photographiée le matin du 27 août dans ce qu’il reste du village de Chotbora, dans l’Etat du Jonglei, au nord du Soudan du Sud, puis partagée sur les réseaux sociaux, résume en image la détresse des sinistrés. Enveloppée dans une couverture, une grand-mère est prostrée sur un radeau de fortune, entourée de dizaines de femmes et d’enfants démunis.
Sous la pression de la rivière Zeraf, un affluent du Nil, la digue a rompu pendant la nuit, recouvrant leur village de plus d’un mètre d’eau. Plus de 6 000 personnes ont dû évacuer les lieux. En canoë pour les plus chanceux, en flottant sur des amas de végétaux pour les autres, ils ont dérivé en direction de la ville d’Old Fangak, protégée par des digues, mais elle aussi menacée par les eaux.
Pour la sixième année consécutive, le Soudan du Sud fait face à des inondations dévastatrices, provoquées par le débordement des cours d’eau et de fortes pluies. Selon l’ONU, 735 000 personnes sont affectées dans 38 des 78 comtés du pays et 65 000 sont déjà déplacées. Alors que le pic des crues est attendu en octobre, autorités locales, habitants et acteurs humanitaires tentent de faire leur possible pour éviter le pire. [Le Monde]