Médecins sans frontières (MSF) a alerté jeudi 3 juillet sur les « atrocités de masse » et « nettoyages ethniques » en cours dans le Darfour du Nord, où les combats entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) font rage. « Les gens ne sont pas seulement pris dans des combats acharnés et (…) aveugles, mais également ciblés par les FSR et leurs alliés, notamment en raison de leur ethnie », a affirmé dans un communiqué Michel-Olivier Lacharité, responsable des urgences chez l’ONG.
Depuis avril 2023, les Soudanais sont pris dans la guerre pour le pouvoir qui oppose l’armée régulière aux FSR. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et 13 millions de déplacés. Après avoir perdu la capitale, Khartoum, en mars, les FSR ont redirigé leur offensive vers l’ouest du pays, où ils tentent de s’emparer d’El-Fasher, la capitale du Darfour, encore tenue par l’armée.
Dans son rapport intitulé « Assiégés, attaqués, affamés », MSF alerte sur le risque d’un « bain de sang » à El-Fasher, où quelque 800 000 personnes sont assiégées par les paramilitaires depuis mai 2024.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé vendredi qu’il tentait de négocier un cessez-le-feu pour permettre l’acheminement d’aide humanitaire à El-Fasher. La ville est en grande partie privée de nourriture, d’eau et de soins médicaux, tandis que la famine touche trois camps de déplacés voisins.
Un rapport de MSF, rédigé à partir de 80 témoignages recueillis entre mai 2024 et mai 2025, décrit « des schémas systématiques de violences incluant pillages, massacres, violences sexuelles, enlèvements, famines » et attaques contre des infrastructures civiles. [Le Monde avec AFP]






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