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Sall, Allégeance à la France !

Lundi 26 Décembre 2016

Sall, Allégeance à la France !
Ainsi donc, tout le monde (ou presque) a finalement déniché le ressort de la visite d’Etat du président Macky Sall en France : le Train express régional dakarois qui établit un lien entre le Sénégal et la croisade (feinte ou réelle) du gouvernement français contre la désindustrialisation dans l’Hexagone. Une visite d’Etat comme celle-ci, dans l’état de rapports de forces que l’on peut imaginer entre la 5e puissance mondiale et un pays en voie de développement, ne peut qu’être le couronnement d’un processus de vampirisation qui semble totalement débridé. Elle ne peut souffrir la moindre ambiguïté quant aux devoirs qui incombent à chaque partie: au dominant, au dominé.
 
Depuis son arrivée au pouvoir, la gouvernance de Macky Sall est imbibée par deux marqueurs indélébiles : son reniement fondamental du 16 février 2016 qui renvoyait au diable un engagement solennel de réduire son mandat de sept à cinq ans ; et son inclinaison manifeste vers le système d’affaires français. Il est l’Homme de la France au Sénégal.
 
Le (futur) TER sénégalais, au-delà de l’attribution du marché de sa construction à des entreprises hexagonales, est comme l’aboutissement d’un cheminement entre deux hommes dont il n’était pas prévu – par les oracles de la politique - qu’ils exerceraient le pouvoir au plus niveau : François Hollande et Macky Sall. Le premier en aura bientôt fini avec l’Elysée d’ici à cinq mois, le second n’est pas encore certain de rempiler pour un second mandat en dépit d’un investissement personnel qui frise l’obsession.
 
En acceptant de se mettre très tôt sous l’aile protectrice de la France, le président sénégalais a dû en payer le prix fort. Concrètement, il a fait allégeance à la Gaule pour espérer en jouir à sa manière. Politiquement, militairement, économiquement, il a pris le parti de la France en sacrifiant bien trop souvent les intérêts intrinsèques du Sénégal.
 
Cette démarche est patente à trois niveaux au moins: l’alignement systématique du Sénégal sur les positions de Paris dans les grands dossiers internationaux, notamment au Conseil de sécurité des Nations-Unies, l’implantation gratuite et durable des bases militaires françaises dans notre pays, les pressions sénégalaises sur les pays de la Cedeao en faveur de l’adoption de l’accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne.
 
Pour Macky Sall, cela s’appelle peut-être réalisme ou nécessité en rapport avec son agenda politique.
Mais au fond, il a fait le choix d’une perte d’indépendance assumée. C’est son problème, c’est aussi le nôtre.
 
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