Aprés plusieurs heures d’audition par le collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF), le député Mouhamadou Ngom alias Farba Ngom a été placé sous mandat de dépôt ce 27 février 2025. Il est inculpé pour divers délits dont escroquerie sur les deniers publics à hauteur de 31 milliards de francs CFA et blanchiment de capitaux, selon divers médias.
C’est sur la base des enquêtes de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) que le PJF a annoncé le 12 janvier l’ouverture d’une information judiciaire sur des « transactions suspectes » auxquelles le maire de la commune de Agnam (au nord du Sénégal) serait mêlé. Les magistrats avaient alors retenu les chefs d’accusations suivants : association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur les deniers publics, corruption, trafic d’influence, abus de biens sociaux.
Dans la foulée, l’immunité parlementaire de celui surnommé « le griot » de l’ancien président Macky Sall avait été levée par l’assemblée nationale le 24 janvier 2025 sur demande du ministère de la Justice. Une première pour la nouvelle législature installée le 2 décembre 2024 après les élections législatives du 17 novembre 2024 largement remportées par le parti Pastef du premier ministre Ousmane Sonko.
Le dossier Farba Ngom n’est pas banal. Le futur ex-député est considéré, autant par les nouvelles autorités que par une frange importante de l’opinion publique, comme un des visages achevés de la corruption et de l’impunité entretenus et protégés par Macky Sall. Ami personnel, intime et influent de l’ex président, il est accusé d’être impliqué dans des entreprises criminelles qui ont usé de « mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux à travers des « sociétés écrans ». [IMPACT.SN]