"Véridiques" et "courageux" hier, "manipulateurs" et "vendus" aujourd'hui. Combien de fois n'avons nous pas entendu ces jugements sur la même personne, selon les informations qu'il livre ou les analyses qu'il fait ? Il faut être un brin schizophrène pour suivre nos compatriotes sur ce terrain là.
Les exemples n'ont pas manqué ces dernières semaines.
Alors, ceux qui voulaient à la hâte faire remplacer les journalistes professionnels par les "influenceurs" (je dois même dire les pseudo-influenceurs pour différencier d'avec les vrais) ont là, au mieux, un bon sujet de dissertation. Au pire une belle claque.
L'information, quelle qu'elle soit, ainsi que sa diffusion et sa circulation, restent un enjeu. D'où qu'elle provienne, l'information porte en elle des éléments si sérieux et si sensibles à la fois, qu'on ne peut la comparer en un vulgaire pet qui s'échapperait par inadvertance du derrière de quelque individu négligent.
Je prends l'exemple du pet parce que ces pseudo-influenceurs nous gavent à longueur de journée d'informations nauséabondes, et certains osent s'en délecter.
Comme pour toute nouveauté, l'Internet, et ses diverses applications, nous fascinent. La libération "intégrale" de la parole dans cet espace et l'explosion des canaux et des plateformes de diffusion, sont une bonne nouvelle pour l'humanité. Surtout dans les rapports entre les plus forts et les plus faibles (des individus aux Etats en passant par toutes les entités et imaginables et possibles).
Il n'est donc pas question ici de remettre en cause les bienfaits que nous procurent le web et les boulevards d'opportunités qu'il nous offre dans le domaine de l'information et de la communication. Nier les apports de l'Internet, c'est comme vouloir retourner au voyage à dos d'animaux sur de longues distances, après avoir expérimenté l'avion. Non. Le retour en arrière n'est pas possible. Pas souhaitable non plus.
Toutefois, face aux attaques répétées contre la dignité humaine ; la sacralité des faits ; la nécessaire équidistance entre les protagonistes d'une affaire et que sais-je encore...(tout ce qu'on apprend aux journalistes ). Il va falloir réfléchir.
Oui, il va falloir bien réfléchir pour trouver la voie vers plus de sérieux et de sérénité, plus d'humanité dans les infos que nous diffusons.
La bonne nouvelle, pour les journalistes, dans tout ça ? Ce qui se passe dans la blogosphère sénégalaise offre une brèche. Celle-ci peut permettre aux journalistes et aux vrais professionnels de l'info de montrer la valeur de leur travail. De démontrer toute la différence entre, d'une part, le travail méticuleux de collecte et de traitement de l'information et, d'autre part, la recherche effrénée du buzz par des individus qui s'égosillent sur le web au gré des vents, de leurs humeurs et de leurs intérêts.
Il n'est pas dit que tout le monde l'a compris ou même le comprendra demain, mais à coup sûr, pour le cas du Sénégal, ce qui se passe ici ces dernières semaines permettra d'amorcer la réflexion. C'est déjà ça !
Hamadou Tidiane Sy, Directeur Ejicom
Les exemples n'ont pas manqué ces dernières semaines.
Alors, ceux qui voulaient à la hâte faire remplacer les journalistes professionnels par les "influenceurs" (je dois même dire les pseudo-influenceurs pour différencier d'avec les vrais) ont là, au mieux, un bon sujet de dissertation. Au pire une belle claque.
L'information, quelle qu'elle soit, ainsi que sa diffusion et sa circulation, restent un enjeu. D'où qu'elle provienne, l'information porte en elle des éléments si sérieux et si sensibles à la fois, qu'on ne peut la comparer en un vulgaire pet qui s'échapperait par inadvertance du derrière de quelque individu négligent.
Je prends l'exemple du pet parce que ces pseudo-influenceurs nous gavent à longueur de journée d'informations nauséabondes, et certains osent s'en délecter.
Comme pour toute nouveauté, l'Internet, et ses diverses applications, nous fascinent. La libération "intégrale" de la parole dans cet espace et l'explosion des canaux et des plateformes de diffusion, sont une bonne nouvelle pour l'humanité. Surtout dans les rapports entre les plus forts et les plus faibles (des individus aux Etats en passant par toutes les entités et imaginables et possibles).
Il n'est donc pas question ici de remettre en cause les bienfaits que nous procurent le web et les boulevards d'opportunités qu'il nous offre dans le domaine de l'information et de la communication. Nier les apports de l'Internet, c'est comme vouloir retourner au voyage à dos d'animaux sur de longues distances, après avoir expérimenté l'avion. Non. Le retour en arrière n'est pas possible. Pas souhaitable non plus.
Toutefois, face aux attaques répétées contre la dignité humaine ; la sacralité des faits ; la nécessaire équidistance entre les protagonistes d'une affaire et que sais-je encore...(tout ce qu'on apprend aux journalistes ). Il va falloir réfléchir.
Oui, il va falloir bien réfléchir pour trouver la voie vers plus de sérieux et de sérénité, plus d'humanité dans les infos que nous diffusons.
La bonne nouvelle, pour les journalistes, dans tout ça ? Ce qui se passe dans la blogosphère sénégalaise offre une brèche. Celle-ci peut permettre aux journalistes et aux vrais professionnels de l'info de montrer la valeur de leur travail. De démontrer toute la différence entre, d'une part, le travail méticuleux de collecte et de traitement de l'information et, d'autre part, la recherche effrénée du buzz par des individus qui s'égosillent sur le web au gré des vents, de leurs humeurs et de leurs intérêts.
Il n'est pas dit que tout le monde l'a compris ou même le comprendra demain, mais à coup sûr, pour le cas du Sénégal, ce qui se passe ici ces dernières semaines permettra d'amorcer la réflexion. C'est déjà ça !
Hamadou Tidiane Sy, Directeur Ejicom
PRÉSIDENTIELLE 2024
FRANCE
