Les opérations de « bouclage » organisées à Goma et à Saké, dans l'est de la RDC, depuis samedi 10 mai ciblent les quartiers les plus touchés par l'insécurité - notamment ceux qui se trouvent dans le nord et dans l'ouest du chef-lieu de la province du Nord-Kivu - où des dizaines d'assassinats ont été enregistrés ces dernières semaines, ainsi qu'une hausse du nombre de braquages et d'enlèvements.
Lundi 12 mai encore, quatre personnes d'une même famille ont ainsi été tuées et brûlées vives dans une maison du village de Kabale Katambi (Kansana), dans le territoire de Nyiragongo, en périphérie de Goma.
Selon l'AFC-M23, les opérations en cours, qui visent à mettre la main sur tous les détenteurs d’armes en vue d'enrayer le regain de criminalité, ont permis d'arrêter plus de 200 militaires congolais, une centaine de Wazalendo, des présumés FDLR et 154 criminels, mais leur ampleur comme la méthode utilisée suscitent de nombreuses critiques.
« Ils n'arrêtent pas les gens en fonction d'objets ou d'insignes militaires caractéristiques : ils prennent tous les jeunes garçons ! Certains ont été emmenés il y a trois jours et ne sont toujours pas revenus... Or arrêter des gens arbitrairement, sans aucun motif légal, c'est une violation des droits de l'homme », s'insurge par exemple Stewart Muhindo, membre du mouvement citoyen de la Lucha, pour qui l’argument sécuritaire ne justifie pas tout. [RFI]