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Présidentielle - Jean-Luc Mélenchon relance la lutte pour une place en finale

Dimanche 13 Mars 2022

Avec Emmanuel Macron donné largement vainqueur au premier tour de la présidentielle, la lutte se concentre sur la seconde place avec l'appel au vote utile lancé dimanche à gauche par Jean-Luc Mélenchon qui espère brûler la politesse à la droite et à l'extrême droite.
 
Un sondage Ipsos pour Le Parisien et Franceinfo place M. Mélenchon en quatrième position avec 12% des intentions de vote, certes loin derrière le président sortant (30,5%), mais à seulement quatre points de la RN Marine Le Pen (16%). Il est sur les talons du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour (13,5%) et devant la LR Valérie Pécresse (11%).
 
Avec un ticket d'entrée aussi bas pour le second tour, la lutte reste ouverte à 28 jours du premier tour. 
 
Et le candidat LFI, qui gagne petit à petit du terrain dans les enquêtes d'opinion, pourrait redonner de l'espoir à une gauche fragmentée, incapable de s'unir et longtemps donnée battue d'avance.
 
Il est à ce stade le candidat de gauche le mieux placé, comme le confirme le sondage Ipsos où il devance largement l'écologiste Yannick Jadot (6,5%), le communiste Fabien Roussel (3%) ou encore la socialiste Anne Hidalgo (2,5%).
 
Convaincu d'être "sur le pas de la porte du second tour", M. Mélenchon a saisi l'occasion pour appeler au vote utile dans une interview au JDD: "Je dis à chaque conscience de gauche: chacun est personnellement responsable du résultat", a-t-il assuré.
 
Selon lui un second tour Mélenchon-Macron, "ça change tout" et "purifierait l'atmosphère". "Mieux vaut discuter de savoir si la retraite est à 65 ou à 60 ans, plutôt que du venin intellectuel que répand l'extrême droite", a-t-il insisté.
 
A un moment où le pouvoir d'achat s'impose comme la principale préoccupation des Français avec la flambée des prix de l'essence provoquée par la guerre en Ukraine, le candidat Insoumis tente d'éviter un nouveau duel entre M. Macron et Mme Le Pen comme en 2017.
 
Il s'était alors classé quatrième avec 19,6% des voix à moins de deux points de la candidate RN. Après être, déjà, parti de beaucoup plus bas dans les sondages.
 
Sur Franceinfo, le directeur général délégué d'Ipsos Brice Teinturier juge "absolument incontestable" que M. Mélenchon ait pris "le leadership dans l'espace des gauches".
 
Et ce malgré la concurrence du Parti communiste qui, contrairement à 2012 et 2017, présente cette fois son propre candidat avec Fabien Roussel, un choix que M. Mélenchon continue de regretter à longueur d'interviews.
 
- Pécresse mise sur sa "crédibilité" –
 
Objet de vives critiques pour ses positions prorusses depuis le début de la guerre en Ukraine, M. Mélenchon ne semble pas avoir été pénalisé dans les sondages, malgré les attaques frontales de Yannick Jadot et Anne Hidalgo sur ce sujet.
 
Pour M. Mélenchon, "toute la question va être de savoir s'il parvient à continuer à capitaliser sur cette dynamique pour pouvoir éventuellement s'assurer une place au second tour", souligne Mathieu Gallard directeur de recherche à Ipsos France sur Franceinfo. 
 
"L'enjeu de la seconde place va beaucoup être portée par la dynamique de vote utile", explique à l'AFP Bernard Sananès, président de l'institut Elabe. "Est-ce que M. Mélenchon va le porter à gauche et est-ce qu'à la droite de la droite Mme Le Pen va réussir à capter un vote utile ?"
 
A droite et à l'extrême droite, le vote utile est effectivement aussi un enjeu crucial à l'approche du premier tour. Mme Le Pen le revendique pour attirer les électeurs qui l'ont quittée pour rejoindre les rangs d'Eric Zemmour. 
 
Quant à Mme Pécresse, elle continue à se présenter comme la seule candidate capable de tenir tête à Emmanuel Macron au second tour, malgré une chute dans les sondages qui la relègue le plus souvent à la cinquième place désormais. 
 
"Les Français sont focalisés sur cette guerre d'Ukraine et quand il y a une guerre, il y a un réflexe légitimiste" mais "il ne faut pas avoir peur de changer de capitaine", a-t-elle insisté dimanche, assurant qu'elle sera "la surprise du deuxième tour" parce que, le moment venu, "les Français choisiront la crédibilité". (AFP)
 
 
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