Connectez-vous

Présidentielle - Après la tempête du pass vaccinal, Pécresse ressort le «Kärcher»

Jeudi 6 Janvier 2022


La candidate de droite a renforcé son discours sécuritaire ce jeudi lors d’un point presse, en affirmant vouloir «traquer les caïds».


Après la tempête parlementaire du pass vaccinal, attisée par la charge frontale d’Emmanuel Macron contre les non-vaccinés, sa rivale de droite Valérie Pécresse a replacé jeudi la sécurité au centre de la campagne présidentielle, en promettant de «ressortir le Kärcher».
 
Le mot du jour, Kärcher, sonne comme un retour aux années Sarkozy lorsque le ministre de l’Intérieur, et pas encore président, avait affirmé en 2005 vouloir nettoyer la «racaille» au «Karcher» -une marque de nettoyeurs à haute pression d’eau- après la mort d’un enfant de 11 ans, tué par une balle perdue lors d’une rixe entre gangs dans une cité de La Courneuve (Seine-Saint-Denis).
 
Et c’est dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, sur des terres où l’extrême droite réalise de très bons scores, que Valérie Pécresse, qui fut ministre du Budget sous Sarkozy, a encore durci son discours sécuritaire: «Il faut ressortir le Kärcher car il a été remis à la cave par François Hollande et Emmanuel Macron depuis dix ans».
 
«Traquer les caïds»
 
«Aujourd’hui il est temps de nettoyer les quartiers, il faut traquer les caïds, les voyous, les criminels, les dealers, c’est eux qu’il faut harceler et punir, qu’il faut priver de leur citoyenneté», a-t-elle affirmé lors d’un point presse devant le commissariat de Salon-de-Provence.
 
En s’adressant à un électorat sensible aux questions sécuritaires, la candidate LR entend bien creuser l’écart avec les deux candidats d’extrême droite Marine Le Pen (RN) et Eric Zemmour (Reconquête!).
 
Tous les trois sont dans un mouchoir de poche dans les derniers sondages (autour de 14-16%) pour accéder au second tour face à Emmanuel Macron, toujours donné favori avec un score stable depuis des mois entre 23 et 25% au premier tour.
 
«Elle nous ressort des vieilles expressions des vieux tiroirs, qui n’ont aucun effet (concret, NDLR) mais qui au passage blessent cinq millions d’habitants des quartiers», s’emporte la ministre déléguée à la Ville Nadia Hai.
 
«Flirte avec l’extrême droite»
 
«On a compris que depuis quelque temps elle flirte avec l’extrême droite d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen, et aujourd’hui c’est carrément une demande en mariage qu’elle leur fait», a-t-elle affirmé à l’AFP.
 
«Ressortir le Kärcher? C’est pour faire oublier les 12’500 policiers que la droite a supprimés lorsqu’elle était au pouvoir?» a abondé le député LREM de la Vienne Sacha Houlié.
 
Dans le camp d’Emmanuel Macron, candidat quasi déclaré – «Il n’y a pas de faux suspens, j’ai envie» a-t-il dit au Parisien cette semaine – , la candidate LR fait figure d’adversaire la plus redoutable au second tour.
 
Le chef de l’Etat abordera à son tour, lundi 10 à Nice, la thématique sécuritaire, un des sujets qui devrait dominer la campagne avec la santé et le pouvoir d’achat.
 
«Idées nauséabondes»
 
Le retour du «Karcher» a également fait réagir Marine Le Pen – «Les Français ne sont plus dupes de ces mensonges et me font confiance pour rétablir l’ordre!» comme Eric Zemmour: «Merci, Madame Pecresse, le Kärcher, on nous a déjà fait le coup».
 
Et bondir le candidat communiste Fabien Roussel: «Ressortir le Kärcher de la cave pour «nettoyer les quartiers» et ressusciter les idées nauséabondes de Sarkozy. On connaît le bilan: une police de proximité liquidée, des trafics internationaux pérennisés, des quartiers et des populations stigmatisés!»
 
À gauche, l’ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira a de son côté fait un pas de plus, lors d’un déplacement en Ariège, vers une candidature, assurant y «réfléchir très sérieusement».
 
Cinq candidatures
 
Elle dévoilera sa décision «le 15 janvier au plus tard», soit moins de deux semaines avant la Primaire populaire, initiative citoyenne prévue du 27 au 30 janvier.
 
Mais la gauche hors-extrême gauche reste émiettée entre cinq candidatures -Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Arnaud Montebourg-, et l’idée d’une primaire débouchant sur une candidature unique permettant de se hisser au second tour a toujours autant de mal à s’imposer.
 
Concernant les 500 parrainages d’élus exigés pour candidater à la présidentielle, la collecte débute officiellement le 30 janvier, jusqu’au 4 mars, date limite de leur dépôt.
 
Les équipes des candidats prospectent déjà et Eric Zemmour a assuré sur Europe 1 disposer de quelque «300 promesses». (AFPE)
 
Nombre de lectures : 110 fois











Inscription à la newsletter