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Pour May, c'est quitter l'UE avec un accord ou pas de Brexit

Lundi 8 Avril 2019

LONDRES (Reuters) - La Première ministre britannique Theresa May a déclaré samedi qu’il y avait désormais un choix clair entre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne avec un accord ou pas de Brexit du tout, alors qu’elle tente de trouver un compromis avec l’opposition travailliste pour sortir de l’impasse au Parlement.
 
Theresa May a échoué à trois reprises à faire adopter par la Chambre des communes l’accord de retrait qu’elle a négocié avec Bruxelles, des députés de son Parti conservateur et du Parti unioniste démocratique (DUP) d’Irlande du Nord - dont May dépend pour disposer de la majorité - ayant voté contre le texte.
 
Dans l’espoir de sortir de l’impasse au Parlement, elle s’est tournée vers le Labour, dont le chef de file Jeremy Corbyn a déclaré samedi qu’il attendait de voir bouger les lignes rouges fixées par la dirigeante conservatrice.
 
“Il y a des domaines sur lesquels les deux principaux partis sont d’accord: nous voulons tous deux la fin de la liberté de circulation, quitter l’UE avec un bon accord et protéger nos emplois”, a déclaré May, selon un communiqué diffusé par ses services.
 
“C’est la base pour un compromis qui peut obtenir la majorité au Parlement, le seul moyen de tenir la promesse du Brexit”, ajoute la Première ministre, soulignant que le temps presse. “Plus cela prendra du temps, plus grand sera le risque que le Royaume-Uni ne parte jamais”, dit-elle.
 
Selon le Sunday Times, le gouvernement britannique envisage d’inscrire dans la loi un accord douanier avec l’UE dans le but de convaincre les travaillistes de soutenir un accord sur le Brexit, et les conseillers de May ont discuté de la possibilité d’offrir au Labour une place dans la délégation qui prendra part mercredi au sommet extraordinaire de l’UE.
 
Theresa May a formellement demandé vendredi au président du Conseil européen, Donald Tusk, un report de la date du Brexit au 30 juin, une demande que les Vingt-Sept semblent seulement enclins à accepter si la dirigeante britannique offre la garantie qu’elle parviendra à faire adopter l’accord de retrait.
 
“QUITTER L’UE DANS SIX SEMAINES”
 
En théorie, selon le dernier calendrier fixé par les Européens, le Brexit doit intervenir le 12 avril. Mais si l’accord finit par être ratifié avant vendredi prochain, la date du Brexit serait, toujours en théorie, reportée au 22 mai.
 
La Première ministre britannique a réitéré samedi sa volonté de quitter l’UE le plus rapidement possible.
 
“Mon intention est de conclure un accord avec mes homologues européens qui nous permettra, si nous parvenons à un accord à la maison, de quitter l’UE dans seulement six semaines”, a dit May.
 
L’une des principales partisanes du divorce avec l’UE, la présidente de la Chambre des communes, Andrea Leadsom, a fait part de son inquiétude que le Brexit échappe à Londres.
 
“Notre vision du Brexit s’estompe et nous manquons de temps pour la sauver”, écrit-elle dans le Sunday Telegraph.
 
Un second référendum sur l’adhésion de la Grande-Bretagne à l’UE serait la “trahison ultime”, ajoute-t-elle. “Cela nécessiterait un long report, cela relancerait ce débat conflictuel et, comme le Parlement n’a pas pour l’instant suivi le premier résultat, il n’y a aucune raison de penser qu’il honorerait un second référendum.”
 
Il est temps que le feuilleton du Brexit s’arrête, a pour sa part estimé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en prévenant que l’Union européenne ne pourrait pas “s’épuiser en permanence sur les aléas” de la politique intérieure britannique.
 
Plusieurs députés conservateurs ont prévenu qu’ils tenteraient d’obtenir le départ de Theresa May si le Royaume-Uni venait à participer aux élections européennes de la fin mai et était forcé de rester dans l’UE au-delà de juin, rapporte The Observer.
 
D’après le Sunday Telegraph, des ministres s’interrogent sur une possible démission si un report du Brexit signifie que des candidats doivent se présenter aux élections européennes.
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