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Police judiciaire - Gérald Darmanin défend une réforme "courageuse"

Dimanche 9 Octobre 2022

Dans une interview au Parisien, le ministre de l'Intérieur défend la réforme controversée de la police judiciaire.

Gérald Darmanin persiste et signe. Dans un entretien au Parisien dimanche 9 octobre, le ministre de l'Intérieur défend la réforme de la police judiciaire, deux jours après l'indignation suscitée par le limogeage du patron de la zone sud de la PJ.
 

La réforme "bouscule des habitudes et il est normal qu'elle suscite des contestations" mais "certaines limites ne doivent pas être franchies", ajoute le ministre en dénonçant les "images choquantes" de la manifestation des enquêteurs à Marseille. 

Une "haie du déshonneur" pour le patron de la police nationale

Jeudi, le Directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, venu à Marseille présenter sa réforme, a dû traverser une "haie du déshonneur" formée par quelque 200 enquêteurs opposés au projet.
 
Le lendemain, Eric Arella, patron respecté de la PJ du sud de la France, était limogé. "Le directeur général a le choix de ses collaborateurs. Le lien de confiance entre eux était rompu", déclare le ministre dans le Parisien, sans plus de commentaire sur cette éviction.

"Il est évident" que certains manifestants "pourraient être redevables de sanction", poursuit Gérald Darmanin, en précisant cependant avoir demandé au Directeur central de la police judiciaire, Jérome Bonet, "d'avoir le sens de l'apaisement".  

Pas de changement sur le fond de la réforme

Sur le fond de la réforme, le ministre n'amorce pas de changement, mais répète qu'"aucun policier de PJ ne fera autre chose que ce qu'il faisait aujourd'hui". Le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police à l'échelle du département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières et police judiciaire - sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale, dépendant du préfet.

Les opposants au projet dénoncent le risque d'un "nivellement vers le bas" de la PJ et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes. Il n'y aura "aucune suppression d'effectif, aucune suppression d'office central, aucune suppression de service ou d'antenne locale", ajoute Gérald Darmanin, en assurant que cette décision est un "amendement du projet de la DGPN".

Comme il l'avait dit vendredi devant le syndicat des cadres de la sécurité intérieure, le ministre explique avoir "commandé un audit", auquel l'inspection générale de la justice doit être associée et qui "sera rendu mi-décembre". "Nous discuterons à partir de là avec les organisations syndicales pour amender la réforme en fonction des remarques pour une mise en place en 2023", ajoute Gérald Darmanin, sans donner de date plus précise.
 
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