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Mort de 63 migrants au large de la Libye en 2011: la justice française va rouvrir le dossier

Mercredi 23 Juin 2021

Photo d'illustration
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La justice française avait conclu au non-lieu mais elle devra rouvrir le dossier: l’armée française, notamment, a-t-elle abandonné à leur sort les migrants dont le bateau a fait naufrage en 2011 faisant 63 morts, comme l’affirment des survivants ?
 
La justice française avait conclu au non-lieu mais elle devra rouvrir le dossier: l’armée française, notamment, a-t-elle abandonné à leur sort les migrants dont le bateau a fait naufrage en 2011 faisant 63 morts, comme l’affirment des survivants ?
 
La Cour de cassation a cassé pour raisons procédurales un arrêt de la cour d’appel de Paris confirmant en 2020 un non-lieu dans l’enquête sur le naufrage, et lui a ordonné mercredi de réexaminer sa décision.
 
« Ça fait dix ans qu’on se bat contre vents et marées pour que la justice française instruise correctement ce dossier et ne prenne pas pour argent comptant le "on n’était pas là" du ministère de la Défense », a réagi Me Stéphane Maugendre, l’avocat des deux plaignants et du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés).
 
« On a des migrants qui ont fait un appel de détresse relayé sur l’ensemble de la zone, en plein conflit, alors que c’était l’endroit le plus surveillé au monde » et ils ont « été abandonnés à leur sort et sont morts ». « Les ministères de la Défense de chaque pays se renvoient la balle », a-t-il critiqué.
 
Dans la nuit du 26 au 27 mars 2011, le fragile canot pneumatique avait quitté Tripoli, à destination de l’Italie, avec à son bord 72 personnes dont deux bébés.
 
Très vite dépourvue de carburants, l’embarcation avait dérivé pendant quatorze jours avant d’être rejetée sur une plage de Libye le 10 avril. Soixante-trois personnes avaient trouvé la mort.
 
Après une première plainte classée en novembre 2012, deux des neufs survivants de cette embarcation de fortune avaient déposé en juin 2013 à Paris une plainte avec constitution de partie civile pour « non-assistance à personne en danger ».
 
Soutenus par quatre ONG (Migreurop, FIDH, LDH et Gisti), ils estimaient que plusieurs armées européennes engagées en Libye, et la marine française en particulier, avaient eu connaissance du péril pesant sur leur canot en panne.
 
En décembre 2013, la juge d’instruction Sabine Kheris avait rendu une ordonnance de non-lieu en se basant sur les résultats de l’enquête de 2012.
 
La cour d’appel de Paris avait infirmé cette ordonnance en juin 2014 et renvoyé l’enquête à la juge d’instruction.
 
En octobre 2018, une nouvelle ordonnance de non-lieu avait été rendue dans ce dossier, dont avaient fait appel les deux rescapés ainsi que le Gisti. (AFP)
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