La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a taxé samedi de « calomnie » l’accusation de son homologue américain Donald Trump selon laquelle son gouvernement aurait des liens avec le narcotrafic.
Dans un message cinglant sur X, la présidente de gauche nationaliste a annoncé « des mesures tarifaires et non tarifaires en défense des intérêts du Mexique », en représailles aux droits de douane annoncés le même jour par Washington.
Le Mexique est le premier partenaire commercial mondial des États-Unis, qui absorbe plus de 80 % de ses exportations. Les deux pays sont signataires avec le Canada d’un traité de libre-échange nord-américain, l’Accord Canada–États-Unis–Mexique.
Très populaire dans son pays, Mme Sheinbaum répondait au président des États-Unis, qui a mis samedi à exécution sa menace d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et d’augmenter de 10 points de pourcentage les tarifs existants sur les produits chinois.
Washington justifie cette décision par la volonté de forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl et les arrivées de migrants irréguliers aux États-Unis.
La Maison-Blanche a aussi affirmé, sans fournir de preuves, que les cartels de la drogue mexicains avaient noué « une alliance avec le gouvernement du Mexique ».
« Nous rejetons catégoriquement la calomnie de la Maison-Blanche qui accuse le gouvernement mexicain d’avoir des alliances avec des organisations criminelles », a rétorqué Mme Sheinbaum dans son long message sur X.
Elle a accusé en retour les fabricants d’armes des États-Unis de vendre des armes « à ces groupes criminels » mexicains.
Mme Sheinbaum a avancé que son gouvernement avait saisi « 40 tonnes de drogues dont 20 000 doses de fentanyl » en quatre mois.
Elle a mis au défi le gouvernement et les agences officielles des États-Unis de « combattre la vente de stupéfiants dans les rues de ses principales villes, ce qu’ils ne font pas, et le blanchiment d’argent ».
Mme Sheinbaum a cependant proposé au président Trump de constituer « un groupe de travail avec nos meilleures équipes de sécurité et de santé publique ».
« Ce n’est pas avec l’imposition de droits de douane que l’on trouve des solutions aux problèmes, mais en parlant et en dialoguant comme nous l’avons fait ces dernières semaines avec son département d’État pour aborder le phénomène de la migration ; dans notre cas, dans le respect des droits de la personne », ajoute la présidente du Mexique. [AFP]