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McKinsey: le gouvernement "assume", nouvelles critiques de l'opposition

Dimanche 3 Avril 2022

"Nous assumons": Face à la critique continue des oppositions, deux ministres ont de nouveau justifié dimanche les contrats passés avec le cabinet privé McKinsey, le chef de file des députés LREM, Christophe Castaner dénonçant lui une "opération politique".
 
"C'est un procès d'intention. Quand vous parlez, pour 16,5 millions d'euros pour une année pleine, de McKinsey 477 fois, c'est effectivement une opération politique", a estimé sur RMC le chef de file des députés de la majorité. 
 
Le Sénat, dominé par l'opposition de droite, a révélé le 17 mars, dans le cadre d'une commission d'enquête initiée par le petit groupe CRCE à majorité communiste, que les contrats conclus par l'État avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient "plus que doublé" entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus d'un milliard d'euros en 2021.
 
Les sénateurs ont en outre saisi la justice pour "suspicion de faux témoignage" contre un dirigeant de McKinsey qui avait affirmé que son cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés (IS) en France, alors que la commission d'enquête a relevé que les entités françaises de McKinsey n'avaient versé aucun IS depuis dix ans.
 
- "Fausses informations" -
 
"Nous assumons. L'Etat a toujours eu recours à des cabinets de conseil depuis le début des années 2000. Valérie Pécresse a mis en oeuvre la loi de réforme de l'université en s'appuyant sur des cabinets de conseil. A droite comme à gauche ils dirigent des collectivités territoriales qui ont recours à eux", a affirmé le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt sur Radio J.
 
"Les dépenses de l'Etat en prestations intellectuelles représentent 0,3% de la totalité des salaires des agents de l'Etat. Partout en Europe c'est quatre fois plus", selon le ministre.
 
La ministre de la Transformation publique Amélie de Montchalin a souhaité dans L'Express "dissocier ce qui relève du débat de fond légitime" et "ce qui relève des fausses informations" qui alimentent les "théories du complot", et a refusé de laisser "dire qu'il y a eu favoritisme de telle ou telle entreprise, car les marchés publics répondent à des règles très strictes et à de nombreux contrôles".  
 
"S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal", avait lancé le dimanche 27 mars Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochent ces nombreux contrats. Le président candidat avait estimé notamment que le non-paiement de l'IS par McKinsey s'expliquait par les règles fiscales en vigueur. 
 
En meeting à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon a fustigé Emmanuel Macron, un "libéral" qui a "fait entrer le privé dans l'Etat" avec les cabinets de conseil. "Qui peut croire qu'une société privée va donner des conseils pour l'intérêt général?", a interrogé le tribun insoumis en suggérant de ne pas "confier au privé ce que l'Etat et ses fonctionnaires sont capables de faire eux-mêmes".
 
Le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a dénoncé "d'un scandale" avec le "mélange des genres entre le privé et puis le public", la "possibilité de retour d'ascenseur" de cadres de McKinsey qui auraient soutenu M. Macron en 2017, et le non-paiement de l'IS.
 
Dans l'émission "Le Grand rendez-vous" Europe 1/CNews/Les Échos, le sénateur a jugé "encore plus grave" la "gestion calamiteuse de l'État", et déploré la "dépendance" générée par l'emploi de "cabinets étrangers".
 
Pour le chef du RN Jordan Bardella, Emmanuel Macron est devenu "le prête-nom d'intérêts privés", en "contradiction hallucinante" avec son discours "quand il nous parle d'indépendance française". "C'est un mépris pour l'État, un mépris pour l'intérêt général". 
 
Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a accusé sur la même chaîne Emmanuel Macron de "renvoi d'ascenseur" et de "donner des informations" à un cabinet américain.
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