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Macron veut associer vertu budgétaire et investissement public

Jeudi 23 Février 2017

Macron veut associer vertu budgétaire et investissement public
PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron promet d'associer vertu budgétaire, avec 60 milliards d'euros d'économies en cinq ans sur les dépenses publiques, et promotion d'un "nouveau modèle de croissance", avec 50 milliards d'investissements publics sur la même période.
Dans une interview publiée vendredi par Les Echos, l'ex-ministre de François Hollande, candidat à l'élection présidentielle, présente les grandes lignes de son programme économique.
Il fait de la lutte contre le chômage de masse sa priorité et juge possible de le ramener à 7% de la population active à la fin du quinquennat. Il plaide pour une relance économique européenne et plus d'intégration de la zone euro, avec un "vrai budget (...) piloté par un ministre de l'Economie et des Finances".

Mais il estime que la France doit prouver à l'Allemagne, dans les six premiers mois du quinquennat, qu'elle est un "partenaire de confiance" : "Si nous n'avons pas une politique courageuse de réformes sur le plan structurel, les Allemands ne nous suivront pas", explique-t-il.
Compte tenu de prévisions de croissance "prudentes" et d'un déficit public à 2,9% du PIB en 2017, il précise qu'il n'y aura "ni cadeau, ni rigueur supplémentaire" cet été s'il est élu.
CADRAGE MACRO-ÉCONOMIQUE ET TRAJECTOIRE BUDGÉTAIRE
- respect de l'engagement européen de limiter les déficits publics à 3% du PIB (2,9% en 2017);
- prévision de croissance : de 1,4% en 2017 à 1,8% en 2022 ;
- réduction de trois points de la part des dépenses publiques dans le PIB en cinq ans, soit 60 milliards d'euros d'économies par rapport à leur croissance spontanée.
Ces économies seront réparties entre assurance-maladie (15 milliards d'euros, avec une progression des dépenses maintenue à 2,3% par an), assurance-chômage (10 milliards), collectivités locales (10 milliards) et Etat (25 milliards).
Emmanuel Macron assure qu'il ne gardera pas les ministres qui ne mettront pas en oeuvre les économies décidées.

FONCTIONNAIRES
Il juge possible de ne pas renouveler 120.000 postes de fonctionnaires sur le quinquennat, dont 50.000 pour l'Etat et 70.000 dans les collectivités locales.
Celles-ci pourront recourir plus largement à des recrutements de droit privé et devront "respecter la durée annuelle légale du temps de travail" (1.607 heures).
PLAN QUINQUENNAL D'INVESTISSEMENTS PUBLICS
Cinquante milliards d'euros d'investissements publics en cinq ans, dont :
- 15 milliards pour la formation et la qualification des jeunes et des demandeurs d'emploi ;
- 15 milliards pour la transition écologique et énergétique, notamment pour accompagner la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim ;
- le reste sera notamment consacré à la modernisation de l'administration (numérisation), à l'agriculture, à la santé et aux transports locaux.

"Financé par des taux d'intérêts très bas, notre plan d'investissement permettra de réduire nos dépenses avant la fin du quinquennat et de soutenir notre croissance potentielle. C'est cela qui améliorera la soutenabilité de notre dette."

FISCALITÉ
- objectif : baisse nette des prélèvements obligatoires de 20 milliards d'euros sur le quinquennat, répartie "équitablement entre ménages et entreprises" ;
- réduction d'impôt d'environ 10 milliards d'euros en début de quinquennat pour les classes populaires et moyennes ;
- transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi en allègement pérenne de charges en 2018 et suppression des dernières charges patronales au niveau du smic ;
- réduction à 25%, sur le quinquennat, de l'impôt sur les sociétés ;
- transfert sur la contribution sociale généralisée des cotisations salariales maladie et chômage ;
- "Toute hausse de TVA est exclue", assure le candidat ;
- création d'un prélèvement forfaitaire unique de l'ordre de 30%, prélèvements sociaux inclus, pour tous les revenus du capital (intérêts, dividendes, loyers, plus-values, etc.) ;
- alignement progressif de la fiscalité du diesel sur l'essence et montée en charge de la taxe carbone.
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