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Macron à Theresa May : "Une sortie est une sortie"

Mardi 21 Février 2017

Macron à Theresa May : "Une sortie est une sortie"
LONDRES (Reuters) - Emmanuel Macron, en campagne pour l'élection présidentielle française, a prôné mardi une attitude ferme à l'égard de Londres dans les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, à l'issue d'un entretien avec Theresa May.
 
L'ex-ministre de l'Economie de François Hollande est au coude-à-coude avec le candidat de droite, François Fillon, dans les intentions de vote au premier tour, derrière la présidente du Front national, Marine le Pen, qui fait la course en tête.
 
"Il ne peut pas y avoir un Brexit qui conduise en quelque sorte à une optimisation de la relation de la Grande-Bretagne avec le reste de l'Europe", a-t-il déclaré à des journalistes, devant le 10, Downing Street, après un entretien d'une heure à sa demande avec le Premier ministre conservateur britannique.
 
"Une sortie est une sortie", a-t-il ajouté. "En particulier, il n'y aura pas d'accès au marché unique (européen) sans contribution budgétaire (...) Je serai très attaché pour ma part à ce qu'il n'y ait pas d'avantages indus."
 
Prié de dire s'il voulait que des banques installées dans la City déménagent en France, il a dit souhaiter aussi voir des universitaires, des chercheurs et, plus généralement, des personnes talentueuses prendre le même chemin. Il a précisé que son programme comprendrait des mesures destinées à les attirer.
 
Un porte-parole de Theresa May a répliqué que Londres resterait une tête de pont de la finance internationale après le "Brexit".
 
Emmanuel Macron est revenu sur la question dans la soirée lors d'un meeting à Londres où son entourage annonçait 2.000 à 3.000 participants.
 
RÉVISER LES ACCORDS DU TOUQUET
"Ça va être long, ce sera parfois dur, (...) parce que ça a été un choix dur, mais j'espère que nous arriverons à maintenir nos intérêts mutuels", a-t-il dit.
 
"Je pense que ce serait une erreur profonde pour la Grande-Bretagne comme pour l'Europe qu'il y ait une prise au large, une volonté de se déporter d'un seul coup, de s'éloigner de l'Europe, d'abandonner les projets communs parce que le Brexit a été voté", a-t-il souligné.
 
L'ancien ministre de l'Economie, qui a également rencontré le Chancelier de l'Echiquier, Philip Hammond, s'est fait photographier devant la résidence du Premier ministre, de quoi peaufiner son image internationale.
 
Sa dernière sortie à l'étranger, la semaine dernière en Algérie, a été brouillée par la polémique sur ses déclarations qualifiant la colonisation de "crime contre l'humanité".
 
Il a plaidé pour une révision, "sans tout casser", des accords du Touquet, qui régissent depuis février 2003 la coopération entre les deux pays dans la gestion des migrants tentant de franchir la Manche.
 
Pour le candidat du mouvement "En Marche !", il convient de "rééquilibrer la relation pour que, sur certains sujets, la contribution britannique soit revue à la hausse", notamment concernant Calais et Grande-Synthe (Nord), qui continuent d'être un pôle d'attraction pour les immigrés clandestins.
 
Emmanuel Macron y voit une condition pour "mieux défendre les intérêts français".
Il a précisé que son entretien avec Theresa May avait aussi porté sur la coopération entre la France et le Royaume-Uni en matière de défense et de lutte contre le terrorisme et sur le sort des expatriés français en Grande-Bretagne.
 
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