Les Forces nationales et islamiques palestiniennes, une coalition regroupant plusieurs factions palestiniennes, ont averti mardi que toute trêve à Gaza dépourvue de garanties solides pour mettre fin à la guerre, assurer un retrait total d’Israël, lever le blocus et reconstruire la bande de Gaza serait un "piège politique" renforçant l’occupation israélienne au lieu de la combattre, selon un communiqué relayé par le mouvement Hamas.
Le comité a indiqué avoir examiné les détails d’une nouvelle proposition de cessez-le-feu, laquelle inclurait le désarmement de la résistance palestinienne et la remise des otages israéliens, sans contrepartie claire pour stopper le génocide en cours ni garantie de retrait total des forces israéliennes de Gaza.
Dans ce contexte, le comité a dénoncé la focalisation sur les "armes défensives rudimentaires" de la résistance, tandis que les États-Unis fournissent à Israël "des armes létales et des bombes puissantes qui s’abattent sur notre peuple sans défense", poursuit le communiqué.
Par ailleurs, le comité a présenté Gaza comme un rempart sécuritaire pour l’Égypte, affirmant que ses habitants jouent le rôle "d’avant-garde" dans la défense de ce pays, pendant que l’Égypte constitue une profondeur stratégique pour le peuple palestinien.
Il a mis en garde contre une trêve sans engagement clair pour mettre fin à la guerre, retirer les troupes israéliennes, lever le siège et reconstruire Gaza, estimant qu’un tel accord ne ferait que pérenniser l’occupation. Il a ainsi appelé les médiateurs et la communauté internationale à faire pression sur Israël, connu pour "ne pas respecter ses engagements historiques".
Toujours selon le comité, Israël orchestrerait une "vaste opération de tromperie" en insistant sur le désarmement de la "victime", tout en éludant un accord en trois phases déjà accepté et respecté par les Palestiniens.
Lundi, les médias égyptiens ont rapporté que Le Caire avait transmis au Hamas une proposition israélienne visant à instaurer une trêve permanente. Le mouvement palestinien a annoncé qu’il était en train d’examiner cette offre.
De son côté, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a déclaré que des "négociations intensives" étaient en cours pour obtenir la libération des otages détenus à Gaza, alors que la pression de l’opinion publique s’accentue après sa décision d’abandonner l’accord de trêve et de relancer les opérations militaires dans l’enclave, selon un communiqué de son bureau cité par le journal Maariv.
Israël estime que 59 otages se trouvent encore à Gaza, dont 24 seraient en vie. En parallèle, plus de 9 500 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes où ils subissent, selon des ONG palestiniennes et israéliennes, tortures, privations de nourriture et négligences médicales ayant entraîné de nombreux décès.
L’Égypte, en coordination avec le Qatar et les États-Unis, avait négocié un accord de cessez-le-feu en plusieurs phases entre Israël et le Hamas en janvier dernier. Cet accord a été rompu par Israël, qui a unilatéralement repris la guerre le 18 mars.
D’après les médias israéliens, Netanyahu aurait renoncé à la deuxième phase de l’accord sous la pression de la frange la plus radicale de son gouvernement.
Depuis le début de l’offensive israélienne sur Gaza en octobre 2023, au moins 51 000 Palestiniens ont été tués, en grande majorité des femmes et des enfants.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Par ailleurs, Israël fait également l’objet d’une plainte pour génocide devant la Cour internationale de Justice concernant sa guerre dans l’enclave. [AA]