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Législatives: les visages défaits chez Macron, la fête chez Mélenchon et Le Pen

Dimanche 19 Juin 2022

Visages fermés, des militants macronistes assistent dépités aux résultats des législatives au QG parisien de LREM, pendant que des cris de joie retentissent pour la gauche Nupes dans une salle de concert parisienne et chez les militants RN dans un boulodrome d'Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais.
 
"C'est une grosse déception, on verra ce qui va se passer", s'inquiète Clément Leduc Spaak, un militant macroniste de 35 ans, des trémolos dans la voix. "L'union de la gauche a été faite, certains se sont dit que c'était l'occasion, c'est à cause de ça je pense". 
 
Rue du Rocher, au siège de LREM dans le 8e arrondissement de Paris, une trentaine de marcheurs découvrent les éliminations de leurs ténors: le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand dans le Finistère, le chef du groupe LREM Christophe Castaner dans les Alpes-de-Haute-Provence
 
Il y a peu de monde, l'ambiance est silencieuse et troublée. Patrick Bonneau, 62 ans, essaye tant bien que mal de rester positif. Le camp présidentiel est loin de la majorité absolue, mais termine malgré tout en tête, avec entre 200 et 250 sièges selon les sondages. "Ce n'est pas une défaite, c'est une déception. On va devoir composer avec d'autres partis, c'est ça la démocratie, on fera les analyses après", commente-t-il.
 
Du côté de Nupes, militants et sympathisants ont fait la queue en musique pour rentrer à l'Elysée Montmartre, une salle de concert du XVIIIe arrondissement de Paris. "Pour l'honneur des travailleurs, et pour un monde meilleur, même si Macron le veut pas, on est là, on est là", chantent-ils.
 
Une clameur envahit la salle à l'annonce des résultats, qui créditent de 160 à 200 députés l'alliance de gauche scellée derrière Jean-Luc Mélenchon.
 
Chauffés à blanc, les militants applaudissent les échecs de figures de la Macronie et huent chaque fois qu'apparaissent à l'écran des responsables politiques RN ou LREM.
 
- "Macron démission!" -
 
"Aujourd'hui, il n'y a pas de majorité absolue pour Emmanuel Macron, c'est une bonne nouvelle, il ne pourra pas faire ce qu'il veut et devra faire des concessions", savoure Théophile Nemoz, un jeune militant de 24 ans.
 
Mais "malheureusement le RN est très haut, et on sait que le président va devoir faire une coalition avec les LR", regrette cet ingénieur, qui a "commencé à militer pour les législatives, avec l'union de la gauche". A l'arrivée sur l'estrade des responsables de la Nupes, la foule crie "union populaire".
 
A 200 km de Paris, autour de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le Rassemblement national a installé des sièges de mariage drapés de blanc dans un boulodrome de la ville.
 
A 20h, avec l'annonce d'une percée historique du parti d'extrême droite à l'Assemblée nationale, entre 75 et 95 sièges, c'est l'explosion de joie: les "Vive Marine ! Vive Marine ! Vive Marine !" et "Macron démission !" retentissent.
 
"Nous sommes ravis, ravis, ravis, c'est un score inimaginable, on n'y pensait même pas, c'est une vraie victoire. On espère maintenant faire opposition au maximum à Emmanuel Macron, on va tout faire pour bloquer ses décisions gouvernementales", prévient David Unilowski, un médiateur social de 51 ans
 
Patricia une aide soignante de 61 ans est "fière que les Français nous aient accordé leur confiance. Maintenant, on va faire en sorte de maintenir cette confiance (...) Le RN va défendre le pouvoir d'achat, défendre la sécurité. Il faut se battre pour protéger les Français ", estime-t-elle.
 
"On pourra aussi donner notre avis, que tout le monde ne soit plus du même coté, on attend maintenant des députés qu'ils aident à améliorer le quotidien de chaque français", souligne Joëlle Meyfroidt, une employée municipale de la ville dirigée par le RN Steeve Briois. (AFP)
 
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