Hunter Biden, dont les aventures sont à l’origine d’une enquête en destitution contre son père, doit plaider non coupable de détention illégale d’arme lundi dans le Delaware.
Le fils du président américain Joe Biden, Hunter, comparaît mardi devant un tribunal fédéral du Delaware (est) où il doit plaider non coupable de détention illégale d’arme.
Hunter Biden, 53 ans, est une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père, à commencer par son prédécesseur Donald Trump, qui le considèrent comme le talon d’Achille du président démocrate. Il est accusé d’avoir menti en remplissant des formulaires pour l’acquisition d’une arme à feu en 2018, dans lesquels il niait l’addiction à la drogue qu’il a reconnue par la suite.
Son avocat, Abbe David Lowell, a indiqué qu’il plaiderait non coupable lors de sa mise en accusation publique devant le tribunal fédéral de Wilmington, au Delaware, État d’origine de la famille Biden.
Il avait demandé que son client, résident de Californie (ouest), puisse comparaître par visioconférence. Mais le juge Christopher Burke a rejeté cette requête, faisant valoir que cette première comparution «est l’une des rares occasions dans un dossier pénal lors desquelles un prévenu se présente physiquement devant notre tribunal, devant un juge».
De plus, «la plupart des accusations portées contre le prévenu sont nouvelles et n’ont pas été évoquées lors de sa précédente comparution en juillet 2023, de sorte que ce sera la première fois qu’elles seront débattues au tribunal», a-t-il souligné.
En cas de condamnation, Hunter Biden encourt jusqu’à 25 ans de prison, mais en pratique de telles poursuites aboutissent rarement à elles seules à de la prison ferme.
Procureur spécial
Il était parvenu en juin à un accord de plaidoyer «plea bargin») avec le procureur David Weiss couvrant à la fois des accusations de fraude fiscale et celles d’acquisition illégale d’arme à feu, qui lui aurait probablement permis d’éviter la prison et un procès gênant pour lui et son père. Mais cet accord a été annulé à la suite de doutes émis en juillet par une juge sur sa validité.
Les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, ont entamé le 12 septembre une procédure d’enquête en destitution contre le président démocrate, motivée par les affaires controversées de son fils à l’étranger. Les parlementaires conservateurs reprochent à Hunter Biden d’avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père.
Mais ils vont encore plus loin en attribuant les pressions exercées sur Kiev par Joe Biden, en tant que vice-président de Barack Obama, pour obtenir en 2016 le limogeage du procureur général ukrainien Viktor Chokine, à une volonté de protéger le groupe gazier ukrainien où siégeait son fils.
Les républicains accusent l’administration démocrate de tout faire pour enterrer les procédures visant Hunter Biden.
Lors de l’audition du ministre de la Justice Merrick Garland, le 20 septembre, le président de la commission des Affaires judiciaires de la Chambre, le républicain Jim Jordan, lui a de nouveau reproché la nomination en août de David Weiss comme procureur spécial pour gérer les dossiers impliquant Hunter Biden.
«Le gars dont il sait qu’il protégera Joe Biden», a lancé Jim Jordan. Le ministre Garland a assuré que le procureur avait toute latitude pour mener son instruction, rappelant que David Weiss avait été, nommé par l’administration Trump et maintenu à son poste sous Joe Biden.
Avocat puis homme d’affaires, Hunter Biden s’est reconverti dans la peinture après s’être sorti d’addictions à la drogue et à l’alcool. Joe Biden a déclaré en mai à la chaîne MSNBC avoir «foi en lui», et être «fier de lui». [AFP]