
Des proches du narcotrafiquant mexicain Joaquin « Chapo » Guzman, qui purge une peine de prison à vie dans le Colorado, se sont rendus aux États-Unis dans le cadre d’« une négociation », a indiqué mardi le gouvernement mexicain.
Les 17 proches du « Chapo » et de son fils Ovidio Guzman, extradé aux États-Unis en 2023, « ne sont pas recherchés par les autorités mexicaines », a déclaré le secrétaire (ministre) de Sécurité Omar Garcia Harfuch dans un entretien à Radio Formula. Le Département de Justice des États-Unis « doit partager l’information » avec les autorités mexicaines, a-t-il ajouté.
D’après le journaliste mexicain Luis Chaparro, l’ex-femme du Chapo et mère d’Ovidio et les 16 autres proches ont traversé la frontière en coordination avec les services de renseignements américains du FBI.
D’après la presse mexicaine, le groupe a voyagé en avion de Culiacan, capitale de l’État du Sinaloa, jusqu’à la ville-frontalière de Tijuana à la fin de la semaine dernière.
Les États-Unis accusent les quatre fils du « Chapo » d’avoir pris la tête du Cartel de Sinaloa après l’arrestation de leur père, condamné en 2019 à New York pour trafic de drogues. Ses avocats protestent contre ses conditions de détention à l’isolement.
Washington accuse le cartel de Sinaloa de trafic de fentanyl vers les États-Unis, où cette drogue de synthèse provoque des dizaines de milliers de morts d’overdose. Le président Trump a récemment placé le « CDS » sur une liste de huit organisations « terroristes », dont cinq autres mafias mexicaines.
Ovidio Guzman a été extradé vers les États-Unis en septembre 2023 et depuis octobre 2024, il négocie avec la justice un accord pour plaider coupable et éviter un procès.
Le département de la Justice des États-Unis n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP sur l’entrée de ces membres de la famille de l’un des Chapitos, comme sont appelés les fils de Joaquin Guzman.
Guerre sanglante au sein du CDS
Un autre fils du « Chapo », Joaquin Guzman Lopez, s’est également rendu volontairement aux États-Unis en juillet.
Guzman Lopez a été arrêté quand il a été arrivé au Texas dans un petit avion privé en compagnie du cofondateur du cartel de Sinaloa, Ismael « Mayo » Zambada.
Zambada a déclaré avoir été trompé et enlevé par Guzman Lopez pour sa remise aux États-Unis de force et contre son gré.
Ces accusations ont provoqué depuis septembre un conflit sanglant au sein du cartel de Sinaloa entre les partisans des fils du Chapo et les fidèles du Zambada.
Environ 1200 personnes ont été tuées et 14 000 sont portées disparues depuis septembre dans l’État du Sinaloa, principalement la capitale Culiacan, malgré l’envoi de renforts de l’armée.
Parmi les victimes figurent au moins 39 mineurs tués et 97 disparus, d’après le Défenseur du peuple.
Lundi, des proches et des élèves ont rendu hommage à Leidy et Alexa, 7 et 11 ans, victimes d’une fusillade entre les forces de sécurité et un groupe armé la semaine dernière à Badiraguato, le fief du « Chapo » et d’autres chefs du cartel de Sinaloa.
« Nous venons exiger du gouverneur qu’il mette les mains dans le cambouis, parce que les responsables sont les militaires. Les petites étaient des civiles qui allaient à l’école, rien de plus », a déclaré à l’AFP une tante des victimes, Leticia Ramirez.
Trump a reproché au Canada et au Mexique de ne pas assez lutter contre le trafic de fentanyl et l’immigration clandestine vers les États-Unis. C’est pourquoi le président des États-Unis a menacé ses deux voisins et partenaires au sein du traité de libre-échange d’Amérique du Nord de droits de douane à 25 % au début de son mandat. [AFP]