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« Le cimetière est saturé » : à Tunis, on enterre à la chaîne les morts du Covid-19

Lundi 2 Août 2021

Le repos éternel n’est pas pour aujourd’hui. Ni pour demain. Sous un soleil peu clément, plusieurs qabar – des fossoyeurs, en arabe – affrontent la pierre brûlante. Avec une pelle ou un marteau d’un autre temps, ils fracassent le sol ocre de la colline de Djellaz, le plus grand cimetière de Tunis, situé au cœur de la ville. Il y a des fosses à creuser, des sépultures à bâtir, des tombes à embellir. Encore et encore.
 
« Du matin jusqu’au soir. Tous les jours. Il y en a beaucoup », souffle Mohamed Ali, 36 ans, occupé à peindre une stèle en blanc. « Il est arrivé qu’on enterre les gens la nuit dans le noir après la dernière prière », ajoute son ami Khalid, 28 ans. Tunis inhume ses morts à une cadence affolante. La faute au Covid-19 qui continue de décimer le pays, le plus petit du Maghreb (moins de 12 millions d’habitants).
 
Près de 20 000 personnes ont déjà été fauchées par le virus. Et depuis l’apparition du variant Delta, le taux de mortalité y est le plus élevé d’Afrique. La pandémie a plongé la Tunisie – déjà durement touchée par les difficultés socio-économiques – dans une détresse sanitaire. Un chaos qui a servi de détonateur à la crise politique : le 25 juillet, le président Kaïs Saïed a suspendu le Parlement et congédié le chef de gouvernement, invoquant des « périls imminents » pour le pays. (Le Monde)
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