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Le Venezuela confirme l’«enlèvement» de huit de ses soldats à la frontière colombienne

Dimanche 16 Mai 2021

Vladimir Padrino Lopez, le ministre vénézuélien de la Défense
Vladimir Padrino Lopez, le ministre vénézuélien de la Défense
Le ministre de la Défense vénézuélien a dénoncé samedi «l’enlèvement» de huit soldats par un groupe armé d’irréguliers colombiens, dans le sud-ouest du Venezuela, près de la Colombie, une Appel à la Croix rouge
 
«Pendant les combats, huit militaires professionnels ont été capturés. Nous avons reçu des preuves de vie le 9 mai. Nous dénonçons devant la communauté internationale (...) l’infâme enlèvement de ces soldats», a déclaré le ministre Vladimir Padrino Lopez, dans un communiqué lu à la télévision, confirmant l’annonce faite lundi par une ONG de défense des droits de l’Homme.
 
«Nous exigeons de leurs ravisseurs (...) la préservation de leur vie et de leur intégrité physique (...) Nous avons effectué des contacts conduisant à leur libération prochaine et la Chancellerie (ministère des Affaires étrangères) se coordonne avec le Comité international de la Croix rouge pour faire le lien avec nos frères combattants», a ajouté le ministre.
 
Lundi, l’ONG Fundaredes, très critique du pouvoir, avait rendu public un communiqué émanant d’un groupe dissident des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Dans le texte, ce groupe disait avoir «capturé comme prisonniers de guerre» huit soldats dont il donnait l’identité. Il en appelait «aux bons offices de la Croix Rouge» à qui il disait vouloir les remettre.
 
Jointe par l’AFP, la Croix Rouge avait reconnu avoir pris connaissance du texte sans vouloir faire d’autres déclarations, son travail humanitaire «étant régi par des principes de neutralité et de confidentialité». Dans une vidéo que l’AFP s’est procurée par le biais d’une source militaire, cinq personnes – les mains liées dans le dos – se présentent comme des membres des forces armées vénézuéliennes et disent avoir été capturés par les Farc dans la ville de La Victoria, dans l’Etat d’Apure (ouest), épicentre du conflit.
 
«Nous avons établi des contacts propices à leur libération rapide», a assuré M. Padrino. Il a également déclaré que le ministère des affaires étrangères se coordonnait avec la Croix-Rouge pour «servir de liaison dans le transfert» des soldats capturés.
 
Exode de milliers de civils
 
Depuis fin mars, les combats dans cette région de grande insécurité et à la frontière poreuse ont fait 16 morts du côté de l’armée, selon le bilan officiel du ministère de la Défense vénézuélien qui a fait état de «pertes» infligées à l’ennemi et de plus d’une trentaine de prisonniers. Des milliers de civils ont fui le secteur.
 
Caracas, qui renforce régulièrement ses troupes dans la zone, dit avoir lancé en mars des opérations pour libérer son territoire de toute incursion de groupe armé colombien. Le Venezuela accuse ces groupes d’avoir posé des mines anti-personnel et d’être en cheville avec le narco-trafic. Il accuse aussi le président colombien Ivan Duque d’être impliqué.
 
Dissidents des FARC
 
De source sécuritaire en Colombie, ces éléments sont des dissidents de l’ex-guérilla des Farc. Bien que la plupart des 13’000 membres de l’ex-guérilla marxiste aient déposé les armes, des factions «dissidentes» n’ont pas accepté le processus de paix signé en 2016 en Colombie.
 
Ces groupes sans commandement unifié, financés par le trafic de drogue et les mines clandestines, se sont renforcés dans des zones isolées, selon le renseignement militaire colombien. Le président Nicolas Maduro a reconnu la possibilité que ces groupes soient des dissidents des Farc. Habituellement, les autorités vénézuéliennes évitent d’évoquer des dissidents des Farc.
 
Malgré 2200 kilomètres de frontière commune, le Venezuela et la Colombie n’ont plus de relations diplomatiques depuis que Bogota a reconnu l’opposant Juan Guaido comme président intérimaire du Venezuela en 2019. Les relations entre les deux voisins opposés idéologiquement sont très tendues. (AFPE)
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