Depuis le début de la guerre au Soudan il y a deux ans, plusieurs pays étrangers sont parties prenantes au conflit, et n’ont aucun intérêt à ce qu’il cesse. Au risque d’un morcellement du pays. C’est un immense pays aux huit frontières qui se désintègre lentement.
Au carrefour du Sahel et de la Corne de l’Afrique, bordé par le mer Rouge, le Soudan est un maillon stratégique négligé dans une région à l’équilibre précaire. La guerre qui s’y déroule loin des radars, presque à huis clos, pourtant alimentée par un réseau complexe d’alliances internationales, pourrait bien finir par menacer la stabilité régionale.
Alors que le Royaume-Uni a accueilli, mardi 15 avril 2025, une conférence sur le Soudan co-présidée par la France à l’occasion du deuxième anniversaire du déclenchement du conflit, la question des interventions étrangères est revenue sur la table. Mais l’impartialité de l’événement a été remise en cause par le ministre des affaires étrangères soudanais, Ali Youssef, protestant contre l’invitation à Londres de représentants des Emirats arabes unis, du Tchad et du Kenya, jugés « parties prenantes dans la guerre ».
Diplomatiquement, les Forces armées soudanaises (FAS) dirigées par le général Al-Bourhane sont à couteaux tirés avec les Emirats arabes unis.
La junte installée à Port-Soudan a saisi la Cour internationale de justice accusant Abou Dhabi d’avoir enfreint la convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide en soutenant politiquement, économiquement et militairement la milice paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) menée par son rival, le général Mohammed Hamdan Daglo, alias « Hemetti ». [Le Monde]