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Le British Council, instrument du "soft power" britannique

Dimanche 18 Mars 2018

Le British Council, dont les activités en Russie ont été interrompues samedi sur décision du Kremlin, est un organisme international britannique oeuvrant pour les relations culturelles et l'éducation, et un instrument du "soft power", ou puissance douce, du Royaume-Uni à l'étranger.

Samedi, les autorités russes ont annoncé qu'elles mettaient fin aux activités de l'antenne du British Council de Moscou, la dernière présente en Russie, dans le cadre des mesures prises par le Kremlin en réponse aux sanctions britanniques dans l'affaire de l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille en Angleterre.

En 2007 déjà, Moscou avait exigé la fermeture des antennes du British Council à Saint-Pétersbourg et Iékaterinbourg, en représailles après les sanctions prises par Londres à la suite de l'empoisonnement au Royaume-Uni d'un autre agent russe devenu opposant au Kremlin, Alexandre Litvinenko.

Le British Council est un réseau d'instituts culturels et linguistiques disposant de 179 antennes dans 107 pays, selon son rapport annuel publié en 2017.

Il a été fondé en 1934 et poursuit des objectifs définis dans une Charte royale, principalement la "promotion de la connaissance du Royaume-Uni" et de la langue anglaise à travers le monde.

Il développe des programmes de coopération dans les domaines de l'éducation, de la science ou de la culture, et disposait d'un budget de 1,1 milliard de livres (1,24 milliard d'euros) pour l'exercice 2016-2017.

Le British Council tire la majorité de ses revenus de ses activités d'enseignement et de l'organisation d'examens (650 millions de livres cette année là), et reçoit également une subvention du gouvernement britannique (158 millions de livres).

Dans un rapport publié en 2014, la commission des affaires étrangères du Parlement britannique estimait que le British Council contribuait de manière "inestimable à la puissance douce (soft power) du Royaume-Uni" et à "l'influence britannique à l'étranger". Le parlement défendait ainsi le maintien de la subvention publique accordé à l'organisme, qui faisait l'objet de critiques.

- Développer "l'amitié" avec la Russie -

Outil d'influence, le British Council sert la stratégie du Royaume-Uni en matière de de politique étrangère. C'est ainsi qu'il a réduit dans les années 2000 les moyens destinés aux antennes situées en Europe pour renforcer ses activités et sa présence au Proche-Orient, en Afrique du Nord et en Asie Centrale, conformément aux intentions de Tony Blair, le Premier ministre de l'époque.

Dans son plan de développement pour les années 2017-2021, l'institution s'est fixée comme objectif de "maintenir et renforcer les liens avec les pays de l'Union européenne, alors que le Royaume-Uni se prépare au Brexit". Elle souhaitait également "consolider" ses positions des les pays à "forte croissance économique" que sont la Chine ou l'Inde.

Enfin, elle attribuait une attention particulière à la Russie, dans un souci de préserver "la sécurité du Royaume-Uni et la stabilité internationale". Elle s'engageait à proposer "des opportunités aux jeunes à travers des échanges éducatifs et artistiques" afin de développer l'"amitié avec le Royaume-Uni en Russie et dans les pays voisins".

L'ambassadeur britannique en Russie, Laurie Bristow, se réjouissait ainsi en 2017 du programme d'événements culturels développés par le British Council dans le cadre de "l'Année russo-britannique de la langue et de la littérature".

Cette manifestation constituait selon lui "une opportunité extraordinaire pour construire des liens entre les peuples et les institutions" des deux pays.
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