Connectez-vous

La réunion de Paris sur le Proche-Orient, un signal fort pour Trump

Dimanche 15 Janvier 2017

La réunion de Paris sur le Proche-Orient, un signal fort pour Trump
PARIS (Reuters) - Quelque 70 pays se réunissent dimanche à Paris pour tenter de relancer la paix au Proche-Orient et dire au prochain président des Etats-Unis Donald Trump qu'une solution "à deux Etats", israélien et palestinien, est la seule façon d'avancer.
 
Depuis la suspension en avril 2014 des dernières négociations de paix directes entre Israël et l'Autorité palestinienne, la France tente de raviver un processus de paix moribond mais se heurte au refus de l'Etat hébreu de participer à des discussions multilatérales.
 
Ni les Israéliens, ni les Palestiniens ne seront présents dimanche à Paris. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait savoir que pour lui, la conférence de Paris était "inutile" et "truquée".
 
Mais, cinq jours avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, la conférence de Paris sera l'occasion pour les participants d'envoyer un signal fort au futur chef de la première puissance mondiale, qui ne cache pas son soutien à Israël.
 
Le milliardaire républicain s'est engagé à mettre en oeuvre une politique plus favorable à Israël que celle de son prédécesseur démocrate Barack Obama. Il a promis de transférer l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel Aviv, où elle est installée, comme celles de très nombreux autres pays, à Jérusalem, qu'Israël estime être sa capitale, mais que les Palestiniens revendiquent aussi comme capitale de leur futur Etat.
 
La proclamation de Jérusalem comme capitale d'Israël n'est pas acceptée par la communauté internationale, qui considère que Jérusalem-Est, occupé par Israël après la guerre des Six-Jours, fait partie des territoires d'un futur Etat palestinien, avec la Cisjordanie et Gaza.
 
"Cinq jours avant qu'il (Trump) ne devienne président, il n'est pas négligeable que 70 pays rappellent la nécessité d'une solution à deux Etats au moment où son gouvernement pourrait mettre en oeuvre des mesures discutables qui pourraient aggraver les choses", dit-on dans les milieux diplomatiques français.
 
La réunion de Paris n'a pas pour but d'imposer quoi que ce soit à Israël ou aux Palestiniens. Le président français François Hollande lui-même s'est dit "lucide" jeudi dernier sur la conférence, soulignant que seules des négociations bilatérales entre les deux parties, peuvent résoudre le conflit.
 
ATTENTISME
Le projet de communiqué final consulté par Reuters réaffirme l'importance des résolutions internationales déjà adoptées sur le sujet, appelle les deux parties à réaffirmer leur engagement pour une solution à deux Etats et à désavouer ceux qui la rejettent et demande aux protagonistes de "s'abstenir d'initiatives unilatérales qui préjugeraient de l'issue des négociations sur le statut définitif".
 
Le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas a fait savoir samedi dans une interview au journal Le Figaro qu'il avait écrit à Donald Trump pour lui dire que déplacer l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem tuerait le processus de pays et ne permettrait plus aux Etats-unis de jouer le rôle de médiateur et pourrait même inciter les Palestiniens à revenir sur leur reconnaissance d'Israël.
 
Les relations entre les Etats-Unis et Israël se sont tendues pendant la présidence démocrate de Barack Obama. Elles ont touché le fond le mois dernier quand Washington a refusé de mettre son veto à une résolution des Nations unies exigeant la fin des colonies juives de peuplement dans les territoires palestiniens.
 
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a déclaré fin décembre que les colonies menaçaient la paix au Proche-Orient et que la solution à deux Etats était en "grand danger".
La France estime qu'avec l'incertitude concernant la politique de la nouvelle administration américaine républicaine, il est important de ramener les parties vers les négociations plutôt que de laisser le statu quo s'installer.
 
Mais, avec les élections cette année en France et en Allemagne, et un Royaume-Uni qui semble vouloir s'aligner sur la position de l'administration Trump sur la question, il paraît improbable de voir l'Union européenne, principal partenaire économique et d'Israël et des Palestiniens, prendre l'initiative sur ce dossier.
 
Quant aux Etats arabes, ils semblent vouloir adopter une attitude attentiste avec l'arrivée de Donald Trump.
"Tout cela est prématuré. Nous devons donner à la nouvelle administration américaine le temps de réfléchir à ce qu'elle veut faire", a déclaré un diplomate du Proche-Orient en poste à Paris.
 
Nombre de lectures : 133 fois











Inscription à la newsletter